• Comme promis, voici la deuxième partie de l'entretien que j'ai eu avec Paul Beorn : 

    A.C. : À combien d'éditeurs as-tu envoyé ton manuscrit avant d'essayer Mnémos ?

     

    Fantasy au Petit-DéjeunerPaul : Un nombre vraiment très petit qui porte le nom de « zéro ».

     

    A.C. : C'est vrai ? Pas mal !

     

    Paul : Mais Mnémos a mis plus d’un an pour me répondre et entretemps, j’avais essayé un petit éditeur qui l’a refusé.

     

    A.C. : J'imagine qu'il y a eu un travail de réécriture. Comment cela s'est-il passé ?

     

    Paul : Avant d’envoyer le manucrit, j’ai relu et retravaillé ce roman une bonne cinquantaine de fois. J’ai conservé toutes les versions sous format électronique : “Jéhanne 10.04.06” “Jéhanne 15.05.06”, il y en a des dizaines... Dans la toute première version, par exemple, le texte était rédigé au présent de l’indicatif – j’ai tout remplacé par le passé simple.

    Une fois le roman accepté chez Mnémos, je me suis attendu à des changements douloureux, à des compromis et des sacrifices. En fait, pas du tout. On m’a demandé d’étoffer légèrement la fin du tome 2, mais j’étais bien conscient que quelque chose clochait donc ça ne m’a posé aucun souci. Puis ma directrice d’ouvrage, Hélène Ramdani, qui avait adoré le texte, m’a renvoyé un fichier avec toute une série de propositions de modifications.

    Ce n’était rien du tout : le plus souvent, il s’agissait d’un mot à changer pour éviter une répétition ou lisser une phrase – le travail éditorial normal, en fait, rien de bien traumatisant surtout que j’avais été habitué à le faire sur CoCyclics.

    Rien ne m’a été imposé. Nous avons passé quelques heures au téléphone à discuter de chaque point, en rigolant beaucoup, en argumentant passionnément et... c’est un merveilleux souvenir. J’aurais aimé que cela dure plus longemps et j’y repense toujours avec le sourire aux lèvres.

     

    Fantasy au Petit-DéjeunerA.C. :La Perle et l'Enfant a-t-il été écrit comme un diptyque dès le départ, ou bien était-ce un seul roman à la base, qui a été coupé en deux ensuite par l'éditeur ?

    Paul : Il a été écrit en deux étapes, avec une pause de deux ans entre les deux. Mais je l’ai toujours considéré comme un seul roman et c’est Mnémos qui a demandé à en faire deux tomes. Je le regrette un peu, mais je n’allais tout de même pas refuser.

    A.C. : Oui, je comprends.Dans ma critique de La Perle et l'Enfant parue sur le site de la Yozone, je disais trouver le personnage de la sorcière étonnamment faible pour être la méchante de l'histoire. Or tu m'as dit que j'avais fait un contre-sens, qu'il n'y avait pas vraiment de méchant dans ton roman. Peux-tu nous en dire d'avantage (sans, bien sûr, nous dévoiler l'intrigue) ?

    Paul : Ce n’est pas un contresens. En fait, il y a bien une méchante dans l’histoire, mais c’est son aspect “terrifiant” que je contestais : elle fait le bonheur des gens. Certes, c’est un bonheur factice et qui finit par leur coûter cher, mais en aucun cas, elle ne les terrifie, bien au contraire.

    Par ailleurs, il est vrai que ce personnage apparaît très peu dans le premierFantasy au Petit-Déjeuner tome, car la narration est focalisée sur le personnage de Jéhanne.

    Mais le véritable “méchant”, dans cette histoire, ce serait plutôt cette foule de gens qui se trompent, par faiblesse ou par lâcheté, qui ont abandonné leur libre arbitre et ont accepté le “pacte” de magie. Ceux-là voient dans Jéhanne une ennemie, parce qu’elle leur rappelle que leur bonheur n’est qu’une illusion et ils n’ont pas du tout envie d’ouvrir les yeux.

    A.C. : Merci, c'est très éclairant. Cela fait plus de deux mois que ton premier livre est sorti (moins de un pour le deuxième). Comment vis-tu cette nouvelle vie ?

    Paul : Pour être honnête, ça ne change pas grand chose. Je continue à aller travailler tous les matins et à mener ma petite vie tranquille.

    Fantasy au Petit-DéjeunerCe qui change, ce sont les salons où je rencontre tout le petit monde de l’imaginaire, toujours très ouvert et accessible, et ces rencontres inoubliables avec des lecteurs ou des chroniqueurs, comme Flo des Lyonnes de la SF. J’ai l’impression d’avoir ouvert un petit passage dans un autre univers et de pouvoir y aller quand ça me plaît, une sorte de double-vie, en fait.

    Ce qui change aussi et surtout, c’est de savoir, en allumant mon ordinateur, que des lecteurs attendent maintenant de lire ce que je vais écrire...

    A.C. : Oui, et j'en fais partie ! J'ai lu sur ton blog que tu fais des séances de dédicaces, et que celles-ci n'attirent pas toujours les foules... Veux-tu nous en faire part ?

    Voilà pour la deuxième partie. La fin devrait arriver dès demain. En attendant, pour combler quelque peu votre frustration, je vous invite à aller lire (si ce n'est déjà fait) une critique vraiment très importante pour moi : La Tune dans le Caniveau.

    A.C. de Haenne


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  • Fantasy au Petit-Déjeuner

    Irvin Kershner, né le 29 aoüt 1923 et décédé le 27 novembre 2010.


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  • Fantasy au Petit-Déjeuner

    Leslie Nielsen, né le 11 février 1926 et décédé le 28 novembre 2010.


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  • Paul Beorn est un jeune auteur qui vient tout juste de sortir un diptyque de Fantasy, La Pucelle de Diable-Vert, publié chez Mnémos (d'ailleurs, je viens de voir que la maison d'édition vient de mettre à la disposition de chacun le premier chapitre de La Pucelle en audiobook). Il a eu la gentillesse de répondre à quelques questions...

    A.C. De Hænne : Première question rituelle : peux-tu te présenter aux lecteurs du Blog de A.C. de Hænne en quelques mots ?

    Fantasy au Petit-DéjeunerPaul Beorn : Au secours ! Je ne sais pas me présenter !

    J’ai 33 ans, deux enfants, un travail et un amour immodéré pour les romans. Euh... Peut-on passer à la suite ?

    A.C. : Oui, oui, bien sûr ! Avant de parler plus précisément de tes romans, j'aimerais que tu nous parles de CoCyclics, qui est une association d'aide aux écrivains en herbe. Même si tu n'étais pas là à ses débuts, je sais que tu es un membre très actif. Que peux-tu nous en dire ? En quoi cela t'a-t-il aidé ?

    Paul : Pour résumer, CoCyclics est un endroit où les auteurs viennent se “bêta-lire” les uns les autres, c’est à dire font des lectures critiques très poussées sur le fond et la forme – mais toujours respectueuses– que l’auteur utilise ou non pour perfectionner son texte. Le collectif négocie des partenariats avec les éditeurs intéressés pour que les manuscrits portant l’estampille “CoCyclics” soient lus avec une attention particulière. Et il se trouve que... ça marche. Pratiquement tous les manuscrits passés en cycle trouvent un éditeur. De gros éditeurs et de moins gros, mais ils en trouvent.

    En ce qui me concerne, La Pucelle n’est pas passée en cycle sur CoCyclics parceFantasy au Petit-Déjeuner qu’à cette période, les soumissions de romans étaient fermées. Le fait d’être membre du collectif ne m’a pas aidé auprès des éditeurs : mon roman n’avait pas reçu l’estampille et à l’époque (il y a deux ans, donc) CoCyclics était très peu connu. De toute façon, Mnémos étudie attentivement tous les manuscrits d’où qu’ils viennent.

    Pourtant le collectif m’a aidé pour d’autres raisons : j’y ai rencontré des gens qui m’ont bêta-lu “en privé”, j’ai moi-même bêta-lu des manuscrits – ce qui est très instructif – et j’ai rencontré toute une communauté où le mot “entraide” a un vrai sens. Pour toutes les questions techniques (qui s’y connaît en équitation par ici ? Où je peux trouver un bouquin sur les vêtements au moyen-âge ? J’ai écrasé ma sauvergarde, à l’aiiiide !) ou pour toutes les petites angoisses existentielles des auteurs, c’est un endroit exceptionnel, rempli de gens adorables.

    (pour en savoir plus sur CoCyclics, j’ai répondu à une interview de fantasy.fr spécifiquement sur ce sujet : CoCyclics, petit têtard deviendra grand)

    Fantasy au Petit-DéjeunerA.C. : Venons-en à présent à La Perle et l'Enfant, ton premier roman publié. Ce n'était pas ta première expérience en littérature. Je crois que tu t'étais déjà essayé à la littérature blanche. Peux-tu nous en parler ?

    Paul : A l’âge de cinq ans, j’ai décidé d’écrire des romans. Enfant, j’écrivais de petites, puis de grandes histoires qui ressemblaient à ce que je lisais. De la blanche, donc. Mais de la blanche teintée d’aventure ou de fantastique léger, toujours.

    Vers dix-huit ans, j’ai envoyé un roman chez Gallimard et consors – comme tout le monde... et j’ai reçu les réponses-types – comme presque tout le monde. Je n’en ai pas été surpris, je me suis seulement dit “il y a du pain sur la planche”. Alors pour me faire la main, j’ai décidé d’écrire des romans pour rien et des nouvelles que j’ai proposées à des concours. Certaines ont été publiées dans des revues ou des recueils.

    A.C. :La Perle et l'Enfant est un roman de Fantasy. Comment t'est venue l'idée d'écrire dans ce genre ? Pourrais-tu nous parler de la maturation de ce projet ?

     

    Paul : J’avais dévoré tout Tolkien avant l’âge de douze ans. Donc... le verFantasy au Petit-Déjeuner était donc dans le fruit ! Mais c’est quinze ans plus tard que je me suis essayé à la fantasy pour la première fois.

    Dans l’optique que j’avais, et que l’on peut résumer par “entraîne-toi, mon petit gars”, je partais du principe que le meilleur moyen de s’améliorer, c’était de fureter, d’apprendre, de rester curieux de tout, et surtout d’essayer différents genres et styles. D’où la fantasy !

    Combien de temps le projet a maturé dans mon petit cerveau d’auteur, ça, je n’en sais rien. J’ai retrouvé des répliques de La Pucelle quasiment identiques à celles de romans de Tolkien ou de Roald Dahl que j’ai lus à 7 ou 8 ans, on peut donc avancer une période de... vingt ans ?

    Mais d’un autre côté, une fois que j’ai eu mon idée en tête, je me suis mis à écrire très vite. Alors, on pourrait tout aussi bien dire... un mois ?

    A.C. : À combien d'éditeurs as-tu envoyé ton manuscrit avant d'essayer Mnémos ?

    Voilà, la suite, c'est pour demain. En attendant, je vous invite à aller lire la critique que j'ai publiée le 27 novembre dernier : La Thune dans le Caniveau...

    A.C. de Haenne



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