• Sucker Punch - Cinéma

    A la mort de leur mère, Baby Doll et sa soeur se retrouvent seules avec leur beau-père, rendu fou furieux par le testament de sa défunte femme qui lègue sa fortune à ses filles. Voulant protéger sa soeur de cet homme tyrannique, Baby Doll la tue accidentellement. Le beau-père en profite pour la faire interner dans l'asile Lennox, où il s'arrange pour qu'elle se fasse lobotomiser rapidement...

    A des centaines de kilomètres de distance, et par le plus grand des hasards, il s'est avéré qu'hier soir, Les Murmures et moi-même sommes allés voir un film que lui comme moi avions hâte de découvrir. J'ai trouvé plutôt sympa de vous exprimer chacun notre avis...

    Sucker Punch (2011, 1h49), film américain de Zack Snyder, avec Emily Browning, Carla Gugino, Scott Glenn...

    Pour ne pas avoir vu 300 mais pour avoir été très agréablement surpris, etSalle 101 séduit, par l’adaptation de Watchmen, j’étais vraiment curieux de voir ce que pourrait donner Sucker Punch sur un scénario original du réalisateur.

    L’idée de base me séduit d’ailleurs. Babydoll qui vit un épisode traumatisant pour n’importe qui, puis un autre, puis qui se retrouve aux mains de son beau père pour ainsi dire lugubre. Un hôpital psychiatrique qui ne l’est pas moins, où un sort peu enviable l’attend. Dès la scène d’ouverture et jusque dans l’asile, on en prend plein la vue. Une fois à l’intérieur, l’ambiance glauque l’emporte. L’heure fatidique est déjà arrivée. Un des moyens de s’en évader même temporairement apparait être le rêve. S’il y a bien un domaine où on peut prétendre contrôler sa destinée, c’est bien celui-ci. Et nous voilà partis.

    Manifestement, Babydoll n’aime pas la facilité. La voilà dans une sorte de cabaret/bordel où chaque fille lutte pour sa survie. Prise en amitié par une des pensionnaires, elle ne tardera pas à s’illustrer par ses capacités à hypnotiser grâce à ses danses qu’on devine intenses. Pendant la très grande majorité du film, ces séances sont l’attraction principale. A ce jeu là, le réalisateur frappe fort. Les plans sont superbes, reprenant le dynamisme et l’ambiance de Watchmen. Les chorégraphies sont huilées. Les mondes qui apparaissent à chaque danse tous plus fouillés les uns que les autres, dont un dans la pure lignée dieselpunk/steampunk. La musique, elle aussi, soutient l’ensemble efficacement. A priori en très grande majorité des reprises de standards, certaines tirent leur épingle du lot. La fin peut être un peu rapide a le mérite de ne pas faire dans la dentelle ni dans le racoleur même si on devine assez tôt le « choix » que Babydoll devra faire. Certains personnages prennent de l’importance, malgré leur position de départ antipathique. D’autres s’enfoncent un peu plus. Certaines têtes reviennent d’un monde à l’autre, créant un sentiment de doute entourant l’ensemble de ce que vivent les protagonistes. Rêves ou réalités ? On est là sur quelque chose qui ressemble à Inception même si le propos n’est pas le même.

    Mais voilà, le film souffre aussi de certaines longueurs ou plutôt d’un côté rébarbatif. Effectivement, chaque danse transporte les filles dans un monde différent. Ces interludes illustrent la quête qu’elles doivent remplir. Seulement si l’idée est bonne, elle ressemble beaucoup trop à un scénario de jeux vidéo. Les ennemis de base, puis les boss évidemment plus difficiles à vaincre.

    Heureusement, le scénario est solide et bien pensé. Ce n’est pas si simple ni si systématique. Passer après Watchmen était bien délicat. N’est pas Alan Moore qui veut de ce point de vue.

    Mais pourquoi pas ? Au moins, il y avait de l’idée...

     

    note : 

     

    Les Murmures.

    Salle 101

    Après le bijou graphique 300 (par ailleurs un film que j’abhorre sur bien d'autres points) et le phénoménal Watchmen (et je pèse mes mots), et pour en avoir entendu parler ici ou , il est peu dire que j'attendais ce film avec une certaine impatience. Et il était hors de question que j'attende un jour de plus : le soir même de la sortie nationale, j'étais dans une salle obscure pour admirer le spectacle !

    Salle 101Contrairement aux deux films cités plus haut (oui, vous aurez remarqué que la filmographie de Snyder n'est pas complète : en effet, je n'ai pas vu Ga'Hoole. Je crois que ce dernier fera partie de mes futures locations car ma fille de sept ans sera ravie de voir ce film forcément chouette avec moi...), qui étaient tous les deux tirés de comics, Sucker Punch est un scénario original tout droit sorti de l'imagination débordante de Zach Snyder.

    Débordante ? En fait, je dirais plutôt oui et non.

    Oui, car le film qu'il nous donne à voir est truffé de visions imaginaires. C'est d'ailleurs l'un des thèmes de ce film : en quoi le pouvoir de l'imagination peut nous permettre de nous échapper d'une réalité beaucoup trop dure.

    Et non car les mondes imaginés par l'auteur sont loin d'être très originaux. En gros, pour faire simple et ne pas trop vous en dire, l'héroïne s'enfuit de son monde trop noir en transformant l'hôpital psychiatrique où elle est internée en une sorte de cabaret (et plus si affinités...). Malheureusement, ce monde imaginaire est loin d'être rose et, par le biais magique d'une danse (toujours montrée de manière elliptique) aussi suggestive qu'hypnotique, elle se transporte, elle et quatre de ses comparses, dans des mondes imaginaires : le premier a les contours d'un décor asiatique, et où elle apprend à maîtriser les arts martiaux, le deuxième est de style steampunk, le troisième est un décor de fantasy, et le dernier monde, on pourrait le qualifier de science-fictif. Dit comme ça, c'est plutôt alléchant, attrayant. Je dois confesser que j'attendais beaucoup de ces mondes... Beaucoup trop peut-être car ceux-ci s'avèrent bourrés de clichés. Ce monde imaginaire n'a aucune espèce d'originalité. En plus, les aventures extraordinaires qui y vivent les filles m'ont pratiquement laissé de marbre... Seules les vies qu'elles mènent dans la "réalité-cabaret" a une certaine consistance et un intérêt. Mais au final je me suis quand même pas mal ennuyé...

    Dommage car ce film avait tout pour plaire. Peut-être le réalisateur n'est pas fait pour être scénariste. C'est un formidable styliste de l'image, et là encore il se surpasse. Il faut bien dire qu'on en prend plein les mirettes (c'est limite parfois tant il y a de choses à voir sur l'écran... Et que dire du son ? Beaucoup trop fort à mon goût !) !

    A signaler que c'est l'actrice principale elle-même qui fait la reprise de Sweet Dreams (Are Made Of This), de façon assez convaincante. Petit clin d'oeil je pense : l’hôpital où les filles sont enfermées s'appellent Lennox...

    Voilà un film bourré de qualités, mais qui m'a beaucoup déçu, peut-être parce que j'en attendais trop.  

    note : 

    A.C. de Haenne

    « From her to eternity, par Nick CaveWinter Time Travel »

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 31 Mars 2011 à 22:18
    Guillaume44

    Salut les gars, je suis un peu plus proche de l'avis d'A.C. de Haenne, il y a aussi une part psychologie d'adolescent qui ne dépasse pas la thérapie de comptoir mais qui donne un peu de charme. On a évité le pire.

    2
    Jeudi 31 Mars 2011 à 22:25

    Oui, tout juste.

    Mais c'est quand même dommage. Il y avait les bases pour quelque chose de beaucoup plus fort, plus intense. Ce n'est pas un mauvais film. Mais c'est loin du grand film...

    A.C.

    3
    Jeudi 31 Mars 2011 à 22:55
    Guillaume44

    En même temps, il ne s'est pas caché d'avoir voulu faire un film d'adolescent pour adolescents.

    4
    Jeudi 31 Mars 2011 à 23:00

    Alors voilà pourquoi je me suis senti exclu de ce film...

    A.C.

    5
    Vendredi 1er Avril 2011 à 08:54
    Efelle

    Je m'attendais à pire. Un film qui se laisse regarder, pas mauvais mais rien de transcendant non plus... 

    6
    Vendredi 1er Avril 2011 à 12:32

    Tout à fait ! Et la déception peut être d'autant plus grande si on a aimé Watchmen...

    Je me permets ici de mettre un lien vers l'avis de Guillaume.

    A.C.

    7
    Vendredi 1er Avril 2011 à 22:18
    Guillaume44

    Thanks bro.

    8
    Vendredi 1er Avril 2011 à 22:22

    You're welcome !

    A.C.

    9
    Samedi 2 Avril 2011 à 22:21
    Lhisbei

    Vos avis me confortent dans ma décision de ne pas aller voir ce film et de préférer un eventuel rattrapage en BluRay dans quelques temps :)

    10
    Dimanche 3 Avril 2011 à 12:31
    Guillaume44

    Allez j'importe ici la méga polémique du scénario secret de la mort qui tue caché par Zack Snyder dans ce film : en fait, c'est Sweet Pea l'héroïne principale, Baby Doll n'est qu'un prétexte. La preuve ultime : les initiales S.P. qui se répètent partout dans le film...

    11
    Dimanche 3 Avril 2011 à 12:37

    Jusqu'au numéro du bus : SP45 ! Oh la la la, c'est énorrrrme ! C'est vrai qu'il est génial, ce Zack Snyder !

    A.C.

    12
    Dimanche 3 Avril 2011 à 12:42
    Guillaume44

    C'est un complot !!! :D

    13
    Dimanche 3 Avril 2011 à 18:24
    Guillaume44

    Je t'ai rajouté en lien dans le billet.

    14
    Dimanche 3 Avril 2011 à 18:34

    Merci bien !

    A.C.

    15
    Dimanche 3 Avril 2011 à 18:36

    Je n'avais même pas vu cette histoire de pic à glace (bon, elles l'ont toute sauf Rocket (serait-ce Rocket la coupable ?)...

    A.C.

    16
    Dimanche 3 Avril 2011 à 19:21
    Guillaume44

    Mais c'est bien-sûr ! Rocket est donc un agent triple (voir quadruple selon le scénario.

    Le coup du pic à glace est assez fort, en fait vu l'influence de la lobotomie en psychiatrie dans les années 40-50, ce film se démarque par des références très "glauques" ;)

    17
    Dimanche 3 Avril 2011 à 19:26

    Tu annonces sur ton blog 50.000 lobotomies occulaires dans les années 50... C'est vrai, cette histoire ?

    A.C.

    18
    Dimanche 3 Avril 2011 à 22:15
    Guillaume44

    @ A.C. de Haenne : c'est le chiffre max de l'estimation pour les années 45-55 aux USA, avec un chiffre de 40000 probablement plus vraisemblable d'après History of Psychiatry. Ce qui n'est pas si étonnant que cela, le chiffre britannique pour la même période atteint les 17000 (quand même). Note que cette pratique fut récompensée d'un Prix Nobel à la même époque. Une voie royale pour lobotomiser à tout va...

    19
    Dimanche 3 Avril 2011 à 22:28

    Oui, eh dire que maintenant, on a TF1 (pour la lobotomie, pas pour les prix Nobel !) ! C'est beaucoup plus soft, et ça donne le même resultat...

    A.C.

    20
    Dimanche 3 Avril 2011 à 22:40
    Guillaume44

    Ouaip. J'en suis à 11 ans sans TV et je vais très bien :D

    21
    Mardi 5 Avril 2011 à 11:25
    Efelle
    En passant un lien trouvé sur nanarland (sans connotations) : http://lestoilesheroiques.blogspot.com/2011/03/sucker-punch-fin-sucker-punch-reve.html Why not ?
    22
    Mardi 5 Avril 2011 à 18:40

    Oui, c'est le fameux scénario caché dont parlait Guillaume... C'est sûr que c'est un film tellement embrouillé qu'il permet toutes les interprétations. Zack Snyder nous fait croire qu'on suit Baby Doll et en fait la véritable héroïne, c'est Sweet Pea. D'autant que celle-ci n'a rien fait pour atterrir dans l'HP, à part suivre sa soeur pour la protéger. Baby Doll, par contre, a tué sa soeur, et elle doit donc s'absoudre de ses péchés en sauvant celle qui est innocente. Bon, OK, tout cela pour cela... Au final, une banale histoire de rédemption. Mais après tout, comme tu dis, pourquoi pas ?

    A.C.

    23
    Les-murmures
    Mercredi 6 Avril 2011 à 07:47

    Oui, banal histoire de rédemption, et le sacrifice qui est annoncé à Baby Doll est évident quasi dès le début, mais au moins elle est bien enrobée.

    Par contre, les stat sur la lobotomie me laissent pantois...

    24
    Les-murmures
    Mercredi 6 Avril 2011 à 19:50

    Pitivier a aussi fait un article sur ce film.

    25
    Jeudi 7 Avril 2011 à 10:25
    Pitivier

    Merci pour le lien.

    Je ne suis pas intervenu plus trop car trop de boulot et je voulais faire ma chronique avant de poster. Pour ceux qui ne l'ont pas encore lue, je suis plus proche de l'avis de A.C. J'ai pris le film pour ce qu'il est, une claque visuelle et j'ai passé un bon moment.

    Concernant le scénario caché. Ca se tient. C'est même sans doute vrai et une seconde vision en blu-ray me permettra de le vérifier. Mais franchement, je trouve que ca tient plus du tour de passe passe que d'une réelle richesse scénaristique. Snyder s'amuse à nous perdre dans les différents niveaux de réalité mais cela reste de l'amusement. Il n'a pas grand chose à dire. Si on fait la comparaison avec Inception qui fonctionne un peu de la même façon, la démarche de Nolan a un sens. On peut le trouver faible et tout ce qu'on veut, mais Nolan veut nous amener quelque part et nous raconter quelque chose. Snyder n'a pas cette démarche. Que ca soit Sweet Pea ou Baby Doll l'héroïne du film ne change pas grand chose.  C'est du même niveau qu'un Saw qui à chaque épisode nous retourne dans tous les sens avec son twist final à la scoobidoo. C'est ludique et efficace mais guere plus.

    26
    Les-murmures
    Jeudi 7 Avril 2011 à 12:30

    Personnellement, le scénario de SP, je l'ai plus pris comme un prétexte qu'autre chose. Prétexte à un déluge visuel, prétexte à des références variées (aux jeux vidéo notamment : dans la mise en scène des "mondes", mais aussi dans certains protagonistes qu'on y croise). Dans Inception, ce scénario à tiroirs n'est pas un prétexte, c'est le but du jeu. C'est en ça que la comparaison s'arrête vite.

    Si on le prend comme un gigantesque clip vidéo scénarisé, SP passe très bien je trouve.

    27
    Jeudi 7 Avril 2011 à 23:12

    Les gars, vous avez raison. Faire de l'esbrouffe ne relève en rien la qualité du film. Et la comparaison avec le film de Nolan est assez peu pertinente. Comme tu le dis Pitivier, là où Nolan amenait une réelle intrigue derrière les différents niveaux de réalité, Snyder réalise un tour de prestidigidateur : il montre quelque chose de clinquant pour que le spectateur regarde ailleurs...

    A.C.

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