• From her to eternity, par Nick Cave

     

    Blues écorché, entre urgence punk et sonorités jazzy, Nick Cave et ses mauvaises graines proposent un album homogène tout en fureur contenue grinçante. Avez-vous déjà vu Elvis Presley devenir réellement Rock&Roll ? Maintenant, oui.

     

    Salle 101

    Avant d’officier en solo, et bien avant de devenir auteur de romans, Nick Cave Salle 101jouait pour deux groupes australiens (il l’est lui-même) : The Boys Next Door et The Birthday Party. From her to eternity est son premier album sous son seul nom. Il est en quelque sorte la pierre angulaire de son œuvre. Encore profondément influencé par la fureur et le l’approche très punk de ces précédents groupes, il présage aussi sur l’orientation de la future carrière de l’australien avec les Bad Seeds. Ces derniers sont par ailleurs déjà présents sur cet album. Certains d’entre eux s’associeront avec Cave pour proposer des bandes originales de films comme pour le relativement récent L’assassinat de Jesse James…

    Nick Cave est un musicien de génie, capable de transmettre des émotions en s’appuyant sur des mélodies efficaces et sur un phrasé très percutant. Instrument à part entière, son chant appuie, enfonce parfois soulève et envoie valdinguer ses propres paroles. De ce point de vue proche du Blues, From her to eternity s’écoute dans un fauteuil la nuit, ou dans un bar enfumé (c’est moi où j’utilise tout le temps cette image quand je chronique des albums ?).

     

    L’album s’ouvre sur le très plaintif Avalanche, à la batterie toute en roulement au gré des paroles, presque de l’histoire, racontée par Nick Cave. Cabin Fever marque un retour à des sonorités plus directes. Le génie de Cave commence à s’exprimer. Presqu’aucune ligne de chant, paroles succinctes, mais une ambiance garantie par l’entremêlement des voix, du piano qui ressemble à une batterie et des guitares. Et puis vient l’incantation de Well of misery comme si le groupe voulait calmer la fièvre produite par la précédente chanson. Mais c’est une diversion. Ils nous préparent juste à la chanson qui donne son nom à l’album et qu’on peut encore aujourd'hui entendre, presque 30 ans plus tard, dans les soirées underground. La reprise d’Elvis, In the Ghetto enfonce le clou, pour ma part une bonne fois pour toute. Pour ma part, l’album aurait même pu s’arrêter là. Il en est en fait à sa moitié. La suite est du même calibre même si le souffle retombe quelque peu jusqu’à ce qu’une reprise de From her… clôture l’album.

     

    Un des rares défauts qu’on peut opposer à cet album est peut être ces pêchés de jeunesse et d’orgueil, qui bien souvent vont ensembles. A trop vouloir en faire, on finit par oublier qu’on écoute. Quelque part on est transporté certes…

    Malgré tout, Nick Cave est un grand artiste qui sera repris par une autre légende : Johnny Cash (avec qui il fera d’ailleurs un très beau duo).

     

    Note :

    Les Murmures.

     

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