• Quand on réalise l'adaptation cinématographique d'une oeuvre littéraire, on a le choix entre prendre la trame générale pour raconter une histoire autre, quoique ressemblante, ou faire une adaptation fidèle en ajoutant quelques éléments pour pallier aux carences narratives du médium cinématographique.
    A titre d'exemple, je parlerai de deux films tirés de livres.
    Le premier, c'est Je suisLes Lyonnes de la SF une Légende (I' am Legend en version originale), réalisé en 2007 par Francis Lawrence, d'après le roman écrit en 1954 par Richard Matheson.
    Les Lyonnes de la SFLe second, c'est La Route (The Road, en V.O.), réalisé en 2009 par John Hillcoat, d'après le roman éponyme de Cormack McCarthy (publié en 2006).
    Dans le premier film, on ne retrouve du roman qu'une charnière centrale, le squelette débarrassé de tous les oripeaux et autres détails. L'idée générale est respectée, mais le traitement est vraiment différent. Dans ce cas-là, il vaut mieux oublier l'oeuvre originale !
    Pour le deuxième exemple, le scénariste, Joe Penhall, a conservé intacte la trame narrative. Il a juste ajouté quelques éléments, notamment les flash-back avec la mère, afin d'expliquer un peu les choses. Ce que n'avait pas du tout fait l'auteur. C'est intéressant, mais en rien révolutionnaire...
    Et puis, il y a une troisième voie, celle suivie par Martin Scorsese avec son toutLes Lyonnes de la SF dernier film : Shutter Island (cf : critique du film).
    Là, je trouve que la mise en scène de Scorsese transcende l'histoire imaginée par l'auteur américain. Le scénario de Laeta Kalogridis était sans doute bon. Néanmoins, le réalisateur a su trouver la quintessence de l'histoire originale. Et en la sublimant, je pense qu'il en a fait une oeuvre bien supérieure au livre. C'est assez rare pour être signalé !
    J'estime qu'il faut tout l'immense talent d'un Scorsese pour obtenir un tel résultat.

    A.C. de Haenne


    4 commentaires
  • Le nouvel épisode des Lyonnes de la SF est disponible, et il est consacré au traducteur et écrivain de fantasy (et oui, une fois n'est pas coutume...), Lionel Davoust.
    Pour l'avoir écouté avec plaisir, je peux vous dire que ce magasine de presque 26 minutes est vraiment très intéressant.
    Et, comme promis par Flo, on découvre la petite nouvelle : Alice...
    C'est par-ici que ça se passe : Les Lyonnes de la SF n°33
    Bonne écoute !

    A.C. de Haenne 

    2 commentaires
  • J'ai découvert Martin Scorsese avec Taxi Driver. C'était en 1985, j'avais treize ans et ça s'est passé un vendredi soir sur Antenne 2. Je peux vous dire que pour rien au

    Challenge

    monde je n'aurais loupé la  cultissime émission Ciné-Club. En effet, c'est elle qui m'a permis de me forger une sacrée bonne culture cinématographique. On y voyait des films visibles nulle part ailleurs à la télé. C'était très important pour moi qui n'avais que très peu accès au cinéma...
    Comme vous vous en doutez, voir Taxi Driver a été pour moi un véritable choc. Non pas du fait du film extraordinaire qu'il m'était donné de voir (Ce long-métrage avait reçu la Palme d'Or à Cannes en 1976). A l'époque, je n'étais pas capable d'appréhender toute la portée de ce chef d'oeuvre cinématographique. Mais ce fut un choc parce que ce film avait ouvert quelque chose en moi, quelque chose d'indéfinissable, d'impalpable et pourtant de totalement fondamental : l'amour des grands films américains et la passion pour ceux qui les font. A mes yeux de néophyte, Scorsese en était l'incarnation vivante.

    Challenge

    Dès que j'ai eu la possibilité de choisir les films que je voulais voir au cinéma, je suis allé voir Les Nerfs à vifs (Cape fear en version originale). J'y suis allé avec ma mère car je n'avais pas encore le permis à l'époque (ça se passait donc en 1992)...
    Je ne sais pas ce que son "j'ai bien aimé" d'après film voulait vraiment dire : était-elle mal à l'aise ou vraiment ravie ? Par contre, ce dont je me souviens (oh, oui, je m'en souviens très bien, malgré les presque vingt ans qui m'en séparent), c'est d'avoir pris une claque monumentale (eh oui, la deuxième !). Je pense vraiment que c'est ce film en particulier qui me donna l'amour du vrai cinéma, celui que l'on savoure en salle. Et, par là-même, j'ai été marqué par le cinéma de Scorsese, comme jamais aucun cinéaste ne l'a fait. Marqué au fer rouge, violemment et profondément. Même un Tarentino, et sa violence parfois un peu gratuite il faut bien le dire, ne m'a laissé une telle empreinte vive au fond du cerveau.
    ChallengeJuste après Les Nerfs à vif, j'ai vu un autre chef d'oeuvre de Scorsese, Les Affranchis (GoodFellas en V.O.), bien que ce dernier soit sorti une année avant le premier. Et c'est encore pendant cette période que Scorsese tourna son dernier film avec De Niro, son acteur fétiche avec qui il fit huit films. C'était Casino, c'était en 1996, et c'était très certainement la fin d'une époque faste...
    Tous ces films (il faut rajouter à la liste Raging Bull (1980) et enlever Les Nerfs à vifs) ont en commun les acteurs extraordinaires que sont Joe Pesci, qui joue toujours des personnages à 200 à l'heure, totalement incontrôlables, et bien sûr De Niro, au charisme impressionnant.
    Et à présent qu'en est-il de Martin Scorsese ? Le réalisateur étasunien demeure l'unChallenge des plus grands. Cependant, les films qu'il met en scène en ce moment sont loin d'atteindre la maestria de ceux cités plus haut. Gangs of New York, Aviator, Les Infiltrés ou Shutter Island sont tous de très grands films, mais en aucun cas ils ne peuvent avoir l'aura de ceux de sa période faste ou de ceux des débuts... Pourquoi ? C'est très certainement lié à l'acteur principal de ces films. Car Léonardo Di Caprio, malgré tout son talent, n'a pas (encore ?) le charisme du De Niro de la grande époque. Bien évidemment, ce serait trop facile si ce n'était que cela...
    Et il faut bien concéder toute l'importance qui revient à Di Caprio. En effet, sans lui, Scorsese ne tournerait sûrement plus !
    Bien sûr, ce papier n'est en aucun cas une étude exhaustive de l'oeuvre du maître. Ce n'est qu'un survol superficiel pour essayer de vous expliquer ce rapport intime qui me lie à cet incroyable artiste, qui est aussi peut-être, le plus grand cinéphile du monde...
    Pour tout cela, et bien d'autres choses encore, Martin Scorsese demeure un très grand maître !

    A.C. de Haenne 
     

    votre commentaire
  • En 1954, les U.S. Marshals Teddy Daniels et Chuck Aule débarquent sur l'île de Shutter Island, au large de Boston. C'est un immense complexe psychiatrique de haute-sécurité.
    Sur l'île, ils sont accueillis par le Dr Cawley qui leur explique que la femme qui a disparu, Rachel Solando, a autrefois noyé ses trois enfants...

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Paris, 1899. Théo et Margo sont frère et soeur. L'un est un psychiatre aux méthodes révolutionnaires tandis que l'autre est une comédienne en vogue. Mais après que l'amie de cette dernière est retrouvée mystérieusement assassinée, il s'en suit une impressionnante course-poursuite...

    Lire la suite...


    votre commentaire