• ChallengeDepuis le film Gladiator (1999), de Ridley Scott, on assiste au retour sur nos écrans du péplum, genre que l'on croyait définitivement enterré. Parmi tous les genres cinématographiques dits mauvais, celui-ci n'a jamais eu ma préférence. Bien sûr, j'en ai vu quelques-uns durant ma jeunesse, mais je n'ai jamais trouvé cela transcendant. Pourtant, la vision du formidable film Agora (cf : critique) m'a donné l'envie d'en savoir plus, d'où l'idée de cet article.
    Même si le phénomène actuel ne peut pas être comparé à une déferlante, on assiste tout de même à un certain renouveau. Le film d'Amenabar cité plus haut en est la plus parfaite illustration, d'autant plus parlante qu'il ne s'agit pas là d'une super-production hollywoodienne ! 
    ChallengeLe péplum, qu'est-ce que c'est exactement ? 
    C'est avant tout un genre  cinématographique
    très en vogue dans les années 50 et 60, et qui a été inventé par les italiens dans les années 20. Très souvent, ces films mettent en scène des histoires se déroulant durant l'Antiquité, romaine pour la plupart, mais elle pouvait aussi être grecque ou égyptienne. Antiquité qui, il faut bien le dire, relevait plus du fantasme que du réalisme historique. Les décors en carton-pâte et les culturistes américains contribuent grandement à cette impression de fausseté...
    Mais avec ce retour en fanfare du péplum, surtout orchestré par les américains (après le succès du film de Scott, vinrent très vite des films comme Troie, de W. Petersen, ou Alexandre, d'O. Stone, tous les deux sortis en 2004...), et les moyens qui vont avec, qu'en est-il du réalisme ? Disons que le carton-pâte a été remplacé par les images numériques. Certes, elles donnent une ampleur qui était quasi-impossible aux heures fastes du genre (à part peut-être quelques exceptions telles que Ben Hur, par exemple...), alors qu'à présent le faux se situe ailleurs (Rien qu'à voir la bande-annonce du Choc des Titans, j'ai cru comprendre que les effets numériques avaient une place encore plus importante...). Cependant, cette impression est vraiment absente dans un film comme Agora. On sentirait presque la rugosité de la pierre des décors (qui, pour le coup, font beaucoup moins décors ; on les oublie totalement tant ils sont intégrés comme éléments de narration). Dans ce film, on voit la poussière voler dans la ville car c'est une ville qui vit, pas un décor justement...

    Challenge

    Et surtout, il y a dans Agora un thème qui, paradoxalement, n'avait jamais été abordé dans un péplum auparavant : la philosophie. Dans ce film, il est une question notamment qui le traverse entièrement : l'amour de la science (le mot philosophie ne vient-il pas du grec ancien, voulant dire "l'amour de la sagesse" ?) peut-il supplanter l'amour de Dieu ? Vaste question que nombre de nos contemporains se posent encore...
    En tout cas, il serait intéressant de voir si ce film magnifique est en train d'ouvrir la voie à d'autres, surtout s'ils sont de cette valeur. Ce qui est rassurant, c'est de voir qu'une production d'aussi bonne qualité puisse venir d'un pays autre que les USA. C'est peut-être d'ailleurs pour cette raison que ce film est aussi profond. Beaucoup plus en fait que tous ceux cités plus haut, qui ne proposent aux spectateurs rien d'autre que du grand spectacle...

    Challenge

    J'aurai très bientôt l'occasion de revenir sur ce sujet décidément très riche car j'ai dans ma vidéothèque les DVDs des deux saisons de Rome, la superbe série produite par H.B.O., série qui nous plonge dans les petites histoires qui font la grande Histoire. Là encore superbe !
    A suivre donc...

    A.C. de Haenne

     

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