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Film américain (2011, 1h50), de J.J. Abrams, avec Kyle Chandler, Joel Courtney, Elle Fanning…
Dans une ville perdue des Etats Unis, des cinéastes amateurs emmenés par un bonhomme aux chevilles aussi enflées que son ventre tentent tant bien que mal de faire aboutir un film de zombies. S’il peut y avoir « plus value sur la production ! », c’en est que mieux. Pour ce faire, le petit groupe se rend dans une gare ferroviaire, emmenés en voiture (SIC !) par la seule actrice féminine du film. Ils ne se doutaient certainement pas qu’une voiture allait s’amuser à emprunter les rails du chemin de fer. Malheureusement, un train passe par là. Quels sont les tenants et les aboutissants de cette affaire ? Et surtout, qu’est ce que l’armée de l’air vient faire ici ? Quels sont ces mystérieux cubes que le train transportait ?
Filmé à la manière de Cloverfield (du même réalisateur), et produit par Spielberg, Super 8 reprend les ingrédients du film catastrophe moderne sous fond d’extra-terrestres. Assez décevant sur cet aspect, il fait cependant passer un bon moment. Les quelques clins d’œil aux films du genre (je n’ai certainement pas tout relevé), et surtout la mise en abyme qui est la toile de fond de l’ensemble, relèvent le niveau.
Depuis quelques temps en effet, les réalisations « à la première personne » sont devenues des standards des films « d’angoisse ». Dès qu’on n’est pas supposés se rendre compte de suite de la nature de la créature, on nous la ressort, de préférence dans un contexte de huit-clos (une maison, un quartier, une ville…). Très souvent, le rendement est assez décevant. La représentation de la créature est moyenne et apporte peu de chose au scénario.
Heureusement, la longueur du film permet en quelque sorte la cohabitation de deux axes : la découverte effective de la cause de la catastrophe (à qui/quoi a-t-on affaire ?) d’une part ; la motivation de la créature d’autre part. Ce faisant, on évite la frustration d’une fin trop abrupte grâce à un scénario bouclé à peu près correctement. Il faut quand même l’avouer : la bonne morale américaine transpire, même si elle en prend un coup par moment. Le salaud devient sympa, le père de famille irresponsable se découvre une vocation, etc.
Un film un peu déjà vu donc, mais avec quelques touches de bonnes idées. Suivre les pérégrinations du petit groupe est amusant. Assister in fine au résultat de leur labeur prête à rire, et m’a personnellement rappelé quelques expériences de jeunesse. Super 8 n’est pas le film du siècle à mes yeux (fatigués). Ce n’est pas non plus le pire exemple du genre.
note :
Les Murmures.