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William Shakespeare’s Romeo+Juliet (1996, 2h00), film américain réalisé par Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio, Claire Danes, John Leguizamo…
Les épées ne font pas assez de bruits ? Les festivités d’antan sont trop convenues ? Essayez le XXème siècle ! Il fallait au moins ça pour donner un coup de neuf à cette célèbre pièce de Shakespeare. Pour en souligner la profondeur universelle aussi peut être. Outre l’histoire d’amour, on y trouve la rivalité, la convoitise, l’amitié et la fraternité, le carcan familial et les codes convenus. Bref un joyeux bazar, propice à toutes sortes d’intrigues. Etonnement, les deux heures passent assez vite, malgré quelques longueurs passagères. On y retrouve un DiCaprio encore tout jeune, épargné par la vague Titanic.
Je ne vais pas lister l’intégralité des caractéristiques de la pièce. Les deux clans qui s’opposent sont hauts en couleurs. Manifestement, ces deux familles ne peuvent pas, mais alors vraiment pas, supporter la présence de l’autre. Romeo aime Juliette, d’un amour réciproque. Mais bien sûr cet amour est impossible. Il s’agit bien d’un drame, et l’histoire est scrupuleusement respectée.
Saluons plutôt le parti pris du réalisateur. L’esthétique est plutôt pas mal dans cette ville qu’on devine immense, et qui apparait étonnement centrée sur ces deux familles. L’image est moderne, sauf pendant le bal costumé… dont certaines tenues sont pour le moins inattendues. Saluons aussi le maintien du texte original. Cet anachronisme donne une dimension surréaliste au film, et aussi son intérêt. Malheureusement, pour réellement en profiter voire profiter de n’importe quel film, la V.O. s’impose. Or, les sous-titres sont particulièrement mal faits. La traduction semble bonne, et heureusement tant nous ne sommes pas tous habitués à saisir le vieil anglais, quand nous ne pouvons la lire. En effet, des sous titres blancs, sur une image souvent blanche...
Ce n’est pas rédhibitoire. Le réalisateur n’y est pour rien. Mais c’est un vrai bémol, qui aurait pu être évité. Malgré quelques longueurs, ou grandiloquences (qui se justifient certes), Romeo+Juliette rafraichit l’œuvre originale et arrive à proposer du neuf dans une histoire aujourd'hui très ancrée dans l’imaginaire collectif.
note :
Les Murmures.