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Le premier texte, "Craigdarragh", se passe juste avant la première guerre mondiale. Dans une maison bourgeoise du nord de l'Irlande, deux drames sont en train de se dérouler. Dans cette partie qui prend la forme d'un roman épistolaire, le style est des plus classique. À tel point que parfois, on a l'impression de lire du Arthur Machen, l'auteur du «Petit Peuple». Tant par l'écriture que par les thèmes abordés, il existe un véritable lien.
Dans la deuxième partie, "Le front des mythes", la transition stylistique est radicale. C'est si vrai qu'on a parfois l'impression de ne plus lire le même livre.
La dernière partie, "Shekinah", est la partie moderne du roman. Elle se situe à la toute fin des années 80 (le roman date de 1991).
Quand on achève la lecture d'un livre comme « Roi du matin, reine du jour », on est pris d'un étrange sentiment, celui d'une révélation. Étrange tant il est vrai que la lecture d'une telle œuvre n'est pas toujours aisée. Dans la deuxième partie, qui est à mon avis la plus aboutie, et la plus belle aussi, il y a des passages totalement déconstruits, puis reconstruits ; un peu à l'instar des talismans fabriqués par l'un des personnages pour repousser les mythes. « Roi du matin, reine du jour » est tout sauf une œuvre facile.
Ainsi, lorsqu'on repose ce livre, on se surprend à avoir presque tout compris alors qu'on naviguait quelques fois totalement à vue dans les méandres d'un propos parfois brumeux et fantasmagorique.
Bref, un magnifique moment de lecture avec ce petit bijou que nous propose la collection "Lunes d'encre". Qui a dit comme d'habitude ?
Une version plus complête de cette critique est disponible sur le site de la Yozone...
note :
A.C. de Haenne