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Où l'on parle de littérature et de cinéma en toute convivialité...

Pavane, de Keith Roberts (W)

Point de divergence : et si en 1588 la Reine Elisabeth I avait été assassinéeSalle 101 à l'arme à feu et que l'Invincible Armada espagnole n'avait pas sombré sous la tempête, gagnant ainsi son combat naval contre la flotte anglaise, la papauté l'aurait donc emporté, et le progrès technique aurait été considéré comme diabolique. Voilà en tout cas ce que Keith Roberts imagine presque 300 ans après ce point de divergence. Cependant, il place l'action de ces sept nouvelles dans l'Angleterre du XXème siècle.

Dans ce recueil, l'auteur anglais imagine donc un monde qui ne serait pas dominé par les anglo-saxons, Anglais en tête (dans un premier temps tout du moins, remplacés par les Américains au XXème siècle), qui, au fil des siècles n'ont eu de cesse de développer la technologie. On en est tous les témoins au quotidien. Le Ondes sonoresmonde imaginé par Keith Roberts est dominé par un pouvoir papiste autoritaire qui siège à Londres (rebaptisée pour l'occasion Londinium) et qui refuse l'essor de la technique. Par exemple, la chimie et l'électricité sont perçues comme des démons.

Ainsi, dans l'Histoire telle qu'on la connait, la victoire anglaise de 1588 (aidée il est vrai par les éléments) a largement contribué à l'essor du capitalisme en Europe, et partout dans le monde par la suite. Contrairement aux anglo-saxons qui sont majoritairement protestants, le monde catholique a toujours mis sur l'argent un tabou puissant. Avec cette victoire espagnole, et au final papale, un coup de frein puissant a été donné au développement du capitalisme et de la technologie qui en découle. Ainsi, en cette fin de XXème siècle, le moteur a explosion est quasi-inconnu. Seule la vapeur, tout juste tolérée par le pouvoir papiste, permet de se déplacer à "grande vitesse". Les messages sont envoyés à l'aide de sémaphores (la nouvelle Le Signaleur est à mon goût la meilleure du recueil). L'Angleterre est redevenue une société féodale moyenâgeuse.

Bref, en sept nouvelles, Keith Roberts parvient de façon assez saisissante à nous faire entrer dans une société telle qu'elle aurait pu être. Même si la qualité des nouvelles est assez inégale (du pas mal au excellent), si vous aimez l'Uchronie, voici bien une lecture incontournable !

note : 

A.C. de Haenne

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A
Oui, c'est ce que dis dans le commentaire précédent. Dans l'article, j'ai mis la couverture du livre que j'ai lu, celle de Terre de Brumes parce que je la trouvait jolie, et j'ai bien sûr omis celle de Paternoster parce que je trouve que c'est une immonde bouse (qui a dit comme d'habitude ?)<br /> A.C.
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J
C'est tentant, mais est-ce que la nouvelle couverture n'est pas un truc dégueulasse signé Paternoster? Rien qu'une laide couverture peut me rebuter une lecture moi.
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A
Oui, c'est vrai qu'il a été réédité (j'ai même mis la couverture de la version Terre de Brumes, pour éviter l'affreuse illustration de Paternoster chez Le Livre de Poche).<br /> Bonne lecture, tiens-nous au courant.<br /> A.C.
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W
Je ne l'ai pas, mais les marchands ne demandent qu'à en vendre..!! ;-)
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A
A mon humble avis, oui. Peut-être pas la meilleure, je ne sais pas, je n'ai pas tout lu non plus, mais ce livre reste une référence du genre. En plus, le point de divergence est bien connu, et ça j'adore !<br /> Si tu l'as lance-toi, tu m'en diras des nouvelles...<br /> A.C.
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