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Où l'on parle de littérature et de cinéma en toute convivialité...

La route, de Cormac Mc Carthy

Fantasy au Petit-DéjeunerAu moment de baptiser son œuvre, Cormac Mc Carthy a été inspiré. C’est le moins que l’on puisse dire. La route, en tant que personnage, y occupe un rôle à part entière.

En effet, on peut prendre ce roman de plusieurs façons, selon nos sensibilités. J’en retiendrai deux.

Il y a d’une part ces deux êtres, un homme adulte et un petit garçon. Cette différence d’âge est la seule chose qui les différencie à priori. La nature des liens qui les unit n’est pas évoquée explicitement par l’auteur. C’est bien nous, lecteurs et lectrices, qui les interprétons père et fils.

Dans La route, c’est bien sûr cette relation qui attire l’attention. Celle filiale et paternelle, se protégeant mutuellement contre un monde devenu hostile à l’être humain, pour des raisons que nous ignorons. Les divers accessoires marquant le périple des protagonistes (caddies, donc supermarchés, revolver et voitures, notamment) nous situe dans un monde contemporain au notre, ou presque. C’est par ailleurs cette relation forte qui apparait comme une source de salut à de nombreuses reprises face à des dangers autant physiques que psychologiques.

L’univers apocalyptique que décrit l’auteur est à l’image de son écriture : sans ambiguïté, simple et efficace, tendue et spontanée. Cormac Mac Carthy nous expose toutes les gammes des sentiments possibles. C’est aussi ce style qui rend la route bien vivante. Car c’est bien la description de ce personnage non vivant à priori, qui est central selon moi. Alors que les actions qui s’y passent ne sont pas légions, j’ai le sentiment qu’elle est le symbole de quelque chose dépassant ces deux êtres humains.

La route est bien un roman initiatique. C’est ce parcours linéaire, ou plutôt continue, qui forme l’enfant, le faisant traverser la palette des sentiments humains. Il traverse tour à tour l’espoir et l’amour, la colère, la peur, la complexité des décisions paradoxales, l’angoisse, la lassitude, jusqu’à finalement réapprendre la vie en société.

Je ne dévoilerai pas la fin. Et je ne l’ai même pas évoquée. Vous verrez que la réalité de l’œuvre est encore plus riche.

note : 

 

Les Murmures.

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A
Je ne voyais pas cela comme une fable contre-écologique...<br /> Par contre, comme on ne sait rien de la nature exacte du cataclysme, on ne sait pas trop ce qui arrive à la nature, justement. Je trouve tout de même assez étrange que les arbres meurent. Mais bon, je ne crois pas que McCarthy ait cherché le réalisme. Le post-apo n'est pas une fin en soi, c'est juste un prétexte pour lui à une magnifique histoire. Et là, c'est réussi !<br /> A.C.
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A
de mon côté, j'ai aussi ressenti cet aspect "voyage initiatique" avec le petit. J'ai aussi vu la relation entre l'homme et la nature: on voit énormément d'oeuvres qui décrivent la survie de la nature après un cataclysme qui a éteint ou modifié l'espèce humaine, là c'est le contraire. La nature est morte, et on voit une relation de dépendance entre la survie de la nature et la survie de l'homme. C'est une fable contre-écologique pour moi ^_^<br /> (et moi non plus je donnerai pas la fin)
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L
Ca, c'est du compliment !
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A
Voilà un article qui donne envie de découvrir ! j'aime bien ce genre de roman en général et en plus, l'article est très bien écrit !
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L
No country for old men. J'en ai entendu énormément de bien. L'occasion fait le laron comme on dit...
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