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Où l'on parle de littérature et de cinéma en toute convivialité...

La position du tireur couché, de Manchette et Tardi

 

Pour clore le triptyque consacré au Mauvais Genre francophone, et en attendant un petit mot de 4synthèse qui interviendra plus tard après la superbe surprise que vous réserve A.C., je vous propose de nous intéresser à un Polar Noir (et blanc). La position du tireur couché est en réalité un roman de Manchette, adapté pour la BD par Tardi après quelques autres collaborations plus ou moins concrétisées. Autant je découvre le premier, autant Tardi fait figure de référence dans la Bande Dessinée francophone. Notamment l’auteur d’œuvres traitant de la première guerre mondiale (C’était la guerre des tranchées et Putain de guerre), il est aussi l’auteur de la série des Adèle Blanc-Sec). Le moins que l’on puisse dire est que les deux compères « s’éclatent » ensemble.

Le rythme est effréné, les balles fusent, les bouteilles descendent, les alliances se font et se défont. Dans la plus pure tradition du Polar Noir, Manchette nous livre un scénario immédiat, violent et sans concession. Le lecteur n’a pas à choisir de camp. Il n’y en a qu’un. Il n’y a ni bons, ni méchants, ou plutôt les bons ne valent guère mieux que leurs adversaires. Livré d’un bloc, La position du tireur couché impose son rythme. Ou on referme la BD ou on achève la lecture sans autre nuance possible.

Cette ambiance noire et monochrome est magnifiquement rendue par le trait de Tardi, de toutes façons imbattable lorsqu’il s’agit de retranscrire les ambiances urbaines. Comme pour mieux souligner le scénario et le contexte, les visages sont peu expressifs, si ce n’est lorsque les personnages atteignent le point de non retour. Nous avons en effet l’impression que même eux ne perçoivent pas le tournant des événements.

La position du tireur couché est une chute inexorable. Quelque chose qui vous entraine dans les bas-fonds sans pouvoir faire marche arrière. Ni espoir ni désespoir, Martin ne semble pas avoir d’autre choix que de poursuivre sa route. Même lorsqu’un problème est résolu, un autre prend sa place. Finalement, et c’est peut être le fin mot de cette œuvre, c’est bien dans la simplicité, dans tous les sens du terme, qu’est la véritable issue.

 

note :

 

Les Murmures

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