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Point de divergence : en 1812, le nouveau premier ministre Lord Byron (himself) fait réprimer la révolte des Luddites (menée par Ned Ludd) qui menace les fondements du royaume d'Angleterre, tuant ainsi la révolution dans l'oeuf. Après ce coup d'éclat, il met en place une sorte de dictature capitaliste qui permet le développement considérable de l'industrie. Dans cette réalité alternative, la réalisation par Charles Babbage de sa machine à différences (sorte de proto-ordinateur) permet un incroyable bond technologique, certaines technologies en avance d'au moins cinquante ans : voitures (vapo-mobiles), cinématographe (kinotrope), métro (sous-terrestre)... L'énumération de toutes les inventions merveilleuses (surtout pour l'année où se déroule le roman, 1855) qui émaillent ce formidable roman serait fastidieuse. Cela a dû être assez jubilatoire de la part des auteurs d'inventer autant de machines aussi uchroniques qu'anachroniques. Et un casse-tête de traduction...
Voilà, vous l'aurez compris, ce fut un régal de lecture, d'autant plus passionnante que le style foisonnant des deux auteurs, loin de rebuter, nous emmène vraiment très loin dans ce Londres alternatif plongé dans une pollution de plus en plus prégnante. On suffoque avec les protagonistes de cette histoire qui, il faut bien le dire, sont parfois un peu dépassés par les évènements.
Je suis ravi d'avoir terminé ce formidable challenge avec ce roman qui mêle à la perfection l'uchronie et le steampunk, un sous-genre (pour le premier) et un genre (à part entière pour le second) de l'imaginaire que j'apprécie tout particulièrement. Si parfois on peut confondre ces deux termes, ici on se fiche un peu des étiquettes et on se laisse entraîner par le courant merveilleux de la lecture.
Jubilatoire !
note :
A.C. de Haenne