• L'interview de Bénédicte Taffin (3/4)

    Voici donc la troisième partie :


    L'interview de Bénédicte Taffin (3/4)A.C. de Haenne : Si tu veux bien, j'aimerais à présent te poser quelques questions sur la genèse des Yeux d'Opale à proprement parlé. Ton roman est sorti en librairie en septembre 2010 donc. Quand l'as-tu envoyé à un premier éditeur ?

     

    Bénédicte Taffin : Je l’ai envoyé en avril 2008.


    A.C. : Combien d'éditeurs ont-ils reçu ton manuscrit ?

     

    B.T. : Que je compte… Six, si ma mémoire est bonne.


    A.C. : Mais avant que celui-ci n'atterrisse dans les bureaux de Gallimard Jeunesse, je crois savoir que la chance a interféré en ta faveur. Peux-tu nous narrer cette anecdote ?

     

    B.T. : Oui… je crois qu’il faut une part de chance pour éditer un roman. Il fautL'interview de Bénédicte Taffin (3/4) qu’il plaise à l’éditeur mais aussi qu’il arrive au bon moment sur son bureau et là, ce fut le cas, grâce à Gilles Dumay. Je l’avais croisé sur le salon du livre 2008 où je me renseignais sur les éditeurs et leurs collections. Je ne pensais pas vraiment que mon roman puisse convenir à Lunes d’Encres, sa collection chez Denoël, mais sur un coup de tête, je lui ai quand même envoyé. Et puis, trois semaines plus tard, j’ai eu un coup de fil de Gilles. Mon cœur battait à tout rompre ! Un coup de fil d’un éditeur, c’est plutôt bon signe. Il m’a dit alors qu’Opale était pas mal mais qu’il était trop jeunesse pour sa collection. Moi qui pensais qu’Opale était un roman adulte, ça m’a fait bizarre. Il m’a ensuite demandé la permission de le transmettre à Gallimard Jeunesse qui fait partie du même groupe d’édition que Denoël et j’ai bien sûr dit oui. Je n’avais jamais songé à envoyer mon roman à Gallimard Jeunesse. C’était bien trop jeunesse et surtout bien trop Gallimard pour moi.


    A.C. : Donc, le Gilles que tu cites dans les remerciements, c'est Gilles Dumay, c'est ça ?

     

    B.T. : Oui, oui, c’est ça. C’est grâce à lui qu’Opale a été édité. Les autres éditeurs m’ont répondu par la négative. Comme quoi…


    A.C. : Combien de temps as-tu mis pour la rédaction des Yeux d'Opale ?

     

    B.T. : Trois ans. Mais à l’époque, je travaillais encore. J’avais juste pris un jour pour écrire sur ma semaine de travail.


    L'interview de Bénédicte Taffin (3/4)A.C. : Quelles sont tes sources d'inspiration ?

     

    B.T. : Mes lectures et pour Opale plus spécifiquement : Dune de Franck Herbert, Le cycle de Pern de Anne McCaffrey, les robots d’Asimov, A la poursuite des Slans de A.E. Van Vogt. C’est un joyeux mélange de tout ça. Et sinon, mes inspirations viennent… eh bien, de la vie, tout simplement. Tout est prétexte à imaginer.


    A.C. : Quelle est ta méthode de travail ?

     

    B.T. : Je suis assez brouillonne mais je tâche de faire un plan, sachant pertinemment que je ne le suivrai pas parfaitement, les personnages ayant la fâcheuse habitude de n’en faire qu’à leur tête. Par contre, je suis incapable de faire des fiches de personnages ou ce genre deL'interview de Bénédicte Taffin (3/4) choses. J’imagine les lieux, les gens, au fur et à mesure de mon écriture et des besoins de l’histoire, quitte à revenir en arrière dans le texte pour corriger. Ça ne me fait pas peur de réécrire. C’est douloureux de jeter des scènes sur lesquelles j’ai passé du temps, mais je commence à me faire une raison. Je travaille sur pc. L’avantage extraordinaire est que je peux conserver des versions de mes écrits et éventuellement aller repêcher un bout de texte que j’avais jeté. Une fois le premier jet écrit, je fais lire à un ou deux alphas lecteurs. Mon homme est toujours le premier. En général, je le fais chapitre par chapitre et mes alphas jouent le rôle de moteur en me réclamant la suite. Ils sont aussi là pour tirer la sonnette d’alarme quand je me trompe de direction. J’ai beaucoup de chance. J’ai des gens merveilleux qui m’entourent et m’aident à écrire. Ensuite, je refais les corrections demandées, enfin, je triche, je ne fais que ce que j’ai envie de faire, et il ne me reste plus qu’à faire valider le tout par mon bêta attitré. Là aussi, j’ai énormément de chance. Rien ne lui échappe et il est de bon conseil. J’en profite pour leur adresser à tous un très grand merci, des fois qu’ils passeraient par ici.


    A.C. : Te documentes-tu ?

     

    Voilà, c'est tout pour aujoud'hui. Suite et fin, demain (la photo de Gilles Dumay est de Daylon, sur le site moonmotel.fr)...

     

    A.C. de Haenne

    « L'interview de Bénédicte Taffin (2/4)L'interview de Bénédicte Taffin (4/4) »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :