• Isabelle Guso, découverte d'une jeune auteure (2/4)

    Me revoilà pour vous offrir la suite de l'entretien, visiblement très attendue ! Je tenais tout d'abord à remercier tous les gens (vous êtes très nombreux !) qui sont venus lire cette première partie et qui, pour certains, ont laissé un commentaire. Voici donc la deuxième partie...  

    A.C. de Haenne : Je dois dire que je te rejoins tout à fait sur Gattaca, un peu moins sur De Funès, mais bon, on n'est pas là pour parler cinéma... Je sais que tu es une jeune auteure qui a déjà publié quelques nouvelles. Peux-tu nous en parler un peu plus ?

    Isabelle Guso : J’ai découvert les anthologies à travers les collections d’Oxymore. À l’époque, je n’envisageais pas l’édition mais j’ai commencé à me fixer des cadres pour écrire. Plus seulement des bouts de texte sans début ni fin mais de vraies nouvelles. Je prenais un thème traité par une anthologie et je me disais « Si j’avais dû écrire sur ce sujet, qu’aurais-je eu à dire ? »

    Du coup, quand j’ai commencé à soumettre des nouvelles, je l’ai fait à plusieurs endroits en même temps parce que j’avais des textes tout prêts sur différents thèmes. Sur mes trois premières soumissions, je n’ai eu que des « oui », de quoi vous faire prendre un instant pour le génie que tout le monde attend. Puis j’ai enchaîné sur une série de refus, ça calme !

    Broc en stock !Parmi mes nouvelles éditées, j’ai quelques textes comiques (dans Conquêtes et Explorations Infernales chez P&T, Trois petits points et Lanfeust), ce qui n’est pourtant pas mon genre de prédilection. Je me suis rendu compte que même si ces textes étaient « plus faciles à placer » (les anthologistes manquent souvent de textes légers pour équilibrer leurs anthos), je ne m’y reconnaissais pas. Depuis j’essaie de n’écrire que des textes qui reflètent ce que j’ai à dire, même si c’est moins facilement publiable.

    C’est le cas de Prisonnière du bitume et de Entre ces murs où meurent le vent. Deux textes auxquels je reste très attachée, même si, à la relecture, j’aurais envie de corriger pas mal de défauts. C’est le souci avec les délais éditoriaux. On voit sortir au bout de deux trois ans des textes qu’on a écrits à ses débuts et on n’est plus forcément satisfait de son style. Maintenant, j’attendsBroc en stock ! avec hâte mes textes à paraître chez Argemmios et le prochain chez Griffe d’Encre. J’ai l’impression qu’ils reflètent plus ma façon d’écrire à ce jour… Mais d’ici qu’ils sortent, peut-être que je ne penserai plus du tout pareil !

    J’en profite pour remercier ceux qui m’ont donné la chance d’atteindre le public et qui m’ont apporté beaucoup par leur travail de correction (Karim Berrouka, Timothée Rey, Magali Duez et surtout Lucie Chenu qui m’a donné ma première chance et m’encourage toujours beaucoup aujourd’hui).

    A.C. : Tu as aussi un très beau blog où tu parles de l'actualité (littéraire, mais pas que...), et surtout où tu donnes de précieux conseils aux jeunes auteurs qui ont la folie de vouloir se lancer dans la carrière d'écrivain. Que peux-tu nous dire de ton blog ? Du temps que tu y consacres, de la fréquence de tes articles... ?

    Broc en stock !Isa : D’abord, merci pour le "très beau". Le blog, à l'origine, c'était intéressé. Il devait juste me permettre de parler de mon actualité, mettre à jour un endroit où les gens sauraient quand des textes de moi sortiraient. Mais je n'allais pas faire un blog avec une seule page ! Alors j’ai dû trouver d’autres sujets.

    Très franchement, j'ai du mal à parler de moi. Les billets d'humeur, vous dire si mon petit fait une rage de dents ou si j'ai chopé une angine, ce n'est pas mon truc. Je ne voulais pas trop parler de politique non plus (mais j'avoue que souvent j'ai du mal à me retenir) parce que je trouve que l'échange n'est pas assez libre sur un blog. Je préfère les forums pour les sujets polémiques. Asséner mes vérités politiques sans droit de retour, je n'aime pas ça.

    Du coup, je ne savais vraiment pas de quoi parler.

    Puis je me suis rendue compte que je passais beaucoup de temps sur divers forums, par mail ou par mp, à expliquer aux auteurs tout juste arrivés dans le circuit, des choses qui paraissent évidentes aux anciens. Je n’aurais jamais pensé créer un blog de « conseils », je ne me considère pas comme assez expérimentée pour ça. Mais j’ai réalisé que les personnes intégrées au milieu ne se rendaient plus compte de tout ce qu’on ignore en débarquant. Certains sont « tombés dedans » en étant petits. Moi, quand j’ai débarqué il y a quatre ans, je ne savais rien, pas même la différence entre un éditeur à compte d’auteur ou à compte d’éditeur ou ce qu’était un comité de lecture ou un appel à textes. Comme je me rappelle encore de toutes ces questions, j’essaie d’y apporter quelques réponses (et quand je ne sais pas, honteusement, je fais travailler les autres, d'où la naissance des interviews !)

    Je ne prétends surtout pas donner des conseils sur la façon d’écrire. D’autres l’ont fait avant moi avec bien plus de bouteille, mais je peux aider à comprendre certaines bases. Et si ces réponses que je donne peuvent éviter à quelques auteurs au moins de commettre des erreurs dans le monde éditorial, c’est une bonne chose.

    Pour ce qui est du temps que j’y consacre, la réponse est clairement : trop auBroc en stock ! début. C’est le côté piégeant du blog et je m’en méfiais, pourtant je n’ai pas réussi à m’en prémunir. Ça bouffait toutes mes journées alors que le temps est la denrée la plus précieuse quand on écrit. J’ai dû prendre une pause, qui s’est éternisée pour des raisons indépendantes de ma volonté. Depuis, j’ai pris un rythme plus calme (un ou deux billets par semaine). J’ai au moins dix idées de billets par jour et ça me frustre de ne pas tout dire. Mais j’ai à peu près autant d’idées de romans chaque semaine et la plupart ne verront pas le jour. Il faudra que je me fasse à l’idée que je n’ai qu’une vie et que je ne peux pas tout faire rentrer dedans.

    A.C. : En ce qui concerne les conseils d'écriture, je dois ouvrir une parenthèse afin de te dire merci pour les remarques et les avis que tu as eu la gentillesse de me faire. Parenthèse fermée.

    Le premier octobre sortira chez Griffe d'Encre ta première novella, Présumé coupable,PC pour les intimes.Avant de parler de ton livre en particulier, peux-tu nous expliquer ce qu'on entend par le terme de novella? Ensuite, que peux-tu nous dire de ta maison d'édition, quels liens as-tu tissé avec celle-ci ?

    Voilà, c'est tout (!) pour aujourd'hui. Si tout va bien, la suite arrive demain...

    A.C. de Haenne


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  • Commentaires

    1
    Les-murmures
    Jeudi 23 Septembre 2010 à 19:52

    Passionant. C'est drôle parce que les remarques faites à propos de l'édition, des difficultés pour y entrer et du côté "frustrant" qu'il y a lorsque ça sort (quand le laps de temps est long et que l'auteur évolue), ça me rappelle beaucoup ce qu'on vit (enfin, "on" de principe étant donné que j'ai pas encore eu cette "chance") en SHS. C'est comme la production intellectuelle était vouée à ne jamais être figée, et figeable. C'est rassurant quelque part...

    Bon...bah....next !

    2
    Jeudi 23 Septembre 2010 à 21:38

    SHS ? Kezako ?

    Pour la suite, c'est demain !

    A.C.

    3
    Les-murmures
    Jeudi 23 Septembre 2010 à 22:15

    Oups, pardon, j'ai écris trop vite. SHS = Sciences Humaines et Sociales (donc toutes les disciplines s'intéressant à l'homme en société en général).

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    4
    Jeudi 23 Septembre 2010 à 22:30

    Merci pour la précision.

    A.C.

    5
    Vendredi 24 Septembre 2010 à 09:47
    IsaGuso

    Très intéressante la comparaison avec les SHS !

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