1938

Poussés par des raisons aussi différentes qu’essentielles, Eddy, Charles et Sergio décident de cambrioler l’immense manoir qui domine la ville. Surpris par le majordome, leur entreprise dérape. Le sang coule. Nos trois assassins de fortune fuient butin dans la poche et sang sur les mains. Durant trois semaines, des sanglots fantastiques déchirent les toits de la ville. Au cœur de la grande cité bouffée par la violence et la prohibition, nos trois gangsters débutants gravissent les échelons du crime. Mais dans les ténèbres de la mégalopole, une ombre vengeresse et meurtrière se met en chasse...

Court métrage non officiel français (2009, 17min52) réalisé par Julien Mokrani & Samuel Bodin, avec Florian Haas, Marielle Guerber, Sylvie Elie…

Ce court métrage est particulier à bien des égards. D’une part il est français. D’autre part il met en scène Batman. Mais il est aussi amateur et gratuit. Bref, il réunit toutes les conditions pour mériter plus qu’un intérêt discret.

Il possède certes quelques défauts ou en tout cas choses qui m’ont gêné. Mais il a aussi à côté de ça tellement de qualités… 

Comme le synopsis officiel le laisse penser, Alfred, le père spirituel voire père tout court de Bruce Wayne/Batman, subit le destin choisi par trois malfrats. Comme l’ombre vengeresse qu’elle est, la chauve-souris entend réclamer réparation. Et, vu la rage du bonhomme, on se dit qu’ils ne perdent rien pour attendre. En un peu plus d’un quart d’heure, le scénario ne peut pas s’étendre beaucoup plus même s’il serait sans doute injuste de le réduire à ces quelques lignes. Personnellement, ce qui m’a marqué est davantage l’ambiance toute entière portée par le scénario bien sûr, mais aussi par le travail graphique. Même l’interprétation sur-jouée, délibérément ou non, passe. C’est en soi une réussite.

En effet, par une esthétique évoquant Sin City mais aussi le comics Dark Victory, ce court métrage nous en met plein la vue. C’est rouge, c’est noir, c’est dynamique et violent. Batman a rarement été aussi menaçant et psychologiquement instable. Nous sommes loin des personnages un brin lisse proposés au cinéma habituellement, en dépit des quelques excellentes adaptations. Pour moi, Ashes to ashes peut s’enorgueillir de rivaliser sur ce plan là. Après tout, retenir l’ambiance d’un film lorsqu’on parle d’une ombre traumatisante, c’est plutôt pas mal ! 

Malheureusement, mais je ne suis pas bien sûr qu’on puisse en vouloir aux réalisateurs, on se dit quand même : « et donc ? ». Un sentiment de frustration l’emporte sur la fin, comme un réveil qui sonne au plus mauvais moment. J’attends avec impatience une éventuelle nouvelle production ! En attendant, soutenons ce genre d’initiative. Manifestez vous sur leur page Facebook, regardez bien sûr mais aussi partagez ce film. Il le mérite largement.

note :

Les Murmures.