• Ondes sonoresJuste une petite brève pour vous faire part de deux bonnes nouvelles :

    La première concerne l'émission de radio Mauvais Genres (que l'on ne présente plus !) qui consacre son dernier numéro spécial BD (Angoulême oblige !) au dessinateur de Walking Dead, Charlie Adlard et à Jean-Pierre Dionnet pour le lancement de sa saga SF : "Des Dieux et des Hommes". Angoulême : Dionnet, Adlard.

    La deuxième, c'est tout simplement la naissance d'un nouveau podcast. LesOndes sonores membres du site d'information spécialisé dans la Fantasy, Elbakin.net, nous donnent un nouveau rendez-vous mensuel. Lancé à Noël (sacré cadeau !), ce podcast nous parle de tout ce qui fait l'actualité de ce genre trop souvent décrié pour les clichés qu'il véhicule. C'était d'ailleurs le thème de ce deuxième numéro que j'ai trouvé vraiment passionnant. J'espère donc de tout coeur que cette émission, disponible directement sur le site, ou téléchargeable via iTunes, va se pérenniser.

    A.C. de Haenne


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  • A partir d'une idée originale de Lucie Chenu, écrivain mais aussi directrice de collection et anthologiste, un nouveau blog est né : C(h)oeurs de Citoyens !

    Ondes sonores

    Voici, en quelques mots de présentation, ce qu'il propose :

     

    C(h)oeurs de Citoyens est un blog collectif créé par des citoyens d'horizons divers pour qui Liberté, Égalité, Fraternité sont plus que de simples mots, sont des valeurs à faire connaître et partager autour de soi. Parce que certains d'entre nous sont écrivains (de SF, de polar ou d'ailleurs), dessinateurs, lecteurs et, avouons-le, très blogueurs, notre démarche est celle du blog qui présentera des nouvelles, des bandes dessinées, des témoignages, des vidéos ou des essais parlant de la fraternité, de l'égalité, de la liberté, et de la façon dont on peut les vivre, maintenant, à l'aube du XXIe siècle.

    Les choristes dont les œuvres sont déjà publiées ou programmées sont : Jean-Pierre Andrevon, Leslie Boulay, Charlotte Bousquet, Philippe Caza, Lucie Chenu, Marie-Catherine Daniel, Claude Ecken, fredgev, Gudule, Alexis Logié, Pandora...

    Un formulaire de contact et une lettre d'abonnement aux billets sont à votre disposition en page d'accueil.

    Le blog est encore en cours d'aménagement. En particulier, le bandeau devrait changer.

    D'ailleurs, nous lançons un « appel à bandeau ». Or donc, à tout illustrateur qui souhaiterait proposer un bandeau dans le thème, l'image doit avoir une taille de 760 pixels sur 178. Il y aura un affichage aléatoire de trois ou quatre bandeaux.


    Il y a du beau monde, n'est-ce-pas ? N'hésitez surtout pas à y laisser votre avis...

    A.C. de Haenne


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  • Oui, hier nous étions le 16ème jour du premier mois de l'année et j'ai totalement oublié le petit rituel auquel je me plie depuis le début de ce blog. Je viens à présent réparer ce petit oubli en vous offrant le traditionnel dessin du grand maître Frazetta :

    4

    Pour le mois prochain, Les Murmures et votre serviteur vous proposeront une petite surprise...

    Je vous souhaite une très bonne soirée.

    A.C. de Haenne


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  • Les éditions 100% numériques Numériklivres font un appel à textes sur le thème de l'apocalypse. Voici l'annonce de cette opération :

     

    4Comme vous le savez certainement, nos amis les Mayas ont prédit la fin du monde pour le 21 décembre 2012 (nous ne connaissons pas encore l’heure exacte, mais nous enquêtons sérieusement sur la question). Chez Numeriklivres nous nous sommes dits qu’il n’y avait pas un instant à perdre et que nous devions impérativement lancer une nouvelle collection 100% numérique En attendant 2012 avec votre précieuse collaboration. Amateurs de polar futuriste, de thriller et de science-fiction à vos claviers…

    Après tout, bâtir une collection numérique exclusivement consacrée à la science-fiction, à la fantaisie, au polar futuriste, voire pourquoi pas à la romance ou à l’érotisme apocalyptique (on vient d’inventer le genre), avec pour toile de fond la fin du monde de 2012, c’est une façon originale de vous fédérer, vous auteures et auteurs, autour d’un événement éditorial dont nous assurons la promotion pour vous, pour valoriser votre travail.

    Qu’attendons-nous de vous ?

    Pour participer à cette collection, vous devez nous faire parvenir un manuscrit4 original (fichier .doc, .rtf, Pages) par courriel. Votre manuscrit devra faire entre 15.000 mots minimum et 30.000 mots maximum. Ce n’est pas le format nouvelle, c’est ce que nous qualifierons de mini-roman. Les genres retenus pour cette collection 100% numérique sont:

    • Fantasy
    • Bit-lit
    • Science-Fiction
    • Polar futuriste
    • Romance, érotisme apocalyptique
    • Thriller scientifique

    Outre le fait de respecter les genres pré-cités, vous devez absolument « mettre en scène » la fin du monde en 2012. L’intrigue peut se dérouler avant, pendant ou après le 21 décembre 2012. Cette date peut servir de chute à votre histoire.

    Dans un premier temps, merci de nous faire parvenir un synopsis d’un maximun de 2 pages ainsi qu’une petite bio sur vous et de nous indiquer la date de remise de votre manuscrit. Bien sûr, votre manuscrit devra être validé par notre comité de lecture avant d’être publié avec un contrat d’édition à la clé (un vrai contrat d’édition).

    ATTENTION, il ne s’agit pas d’un concours mais bien d’un appel aux auteurs autour d’un thème et d’une collection. Tous les manuscrits ont une chance d’être publiés s’ils rencontrent les critères de qualité de notre ligne éditoriale.

    Prêt à relever le défi ? Contactez-nous dés maintenant à numeriklivres@gmail.com


    N'hésitez pas à aller voir sur le site spécialement consacré à cet évènement. 

    A vos plumes !

    A.C. de Haenne


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  • Et voilà, c'est déjà la fin de cette formidable interview :

     

    4A.C. de Haenne : Bon, tant pis... Je sais aussi que tu tiens un blog consacré à Philip K. Dick, auteur qui semble te passionner. Peux-tu nous parler de ce blog, et de cet écrivain étasunien de Science-Fiction ?

     

    Etienne Barillier : Remontons dans le temps. Il y a des années, je suivais le travail phénoménal de Gilles Goulet avec le Paradick. Puis il l'a laissé doucement s'éteindre, le maintenant en ligne, mais ne le mettant plus à jour. J'ai donc pris la relève, tâchant de ne pas répéter ce qu'il avait admirablement déjà fait. Puis le site a grossi un peu, proposant des interviews, du contenu exclusif.

    J'ai appris beaucoup de chose en le faisant, comme mettre les mains dans4 le code pour faire quelque chose qui tienne la route. Maintenant qu'il a atteint une taille respectable, il me demande moins de travail. Mais j'ai encore quelques projets sous le coude. C'est un chantier sans fin.

     

    A.C. : Aurais-tu un scoop pour les lecteurs du Blog de A.C. de Hænne ?

     

    E.B. : Pas encore. Bientôt certainement, dès que l'annonce sera officielle !...

     

    A.C. : Il ne faudra pas hésiter à revenir par ici pour nous en reparler... Avant de te laisser le mot de la fin, j'ai une toute dernière question. Entre Fantômas, le Steampunk et P.K. Dick, tes goûts littéraires sont assez éclectiques. Il semble même y avoir des fossés entre ces différentes parties. Comment toi fais-tu le lien ?

     

    4E.B. : Ma foi, je n'en sais rien... Et encore cela ne concerne que ce que j'ai publié... Je n'ai pas grandi en faisant de frontière entre les livres qu'il fallait lire et les autres. Adolescent, je lisais aussi bien Verne que Balzac, Dumas que Dick, Asimov que Rimbaud. J'allais à la bibliothèque puis je piochais, surtout avide de lecture et d'évasion.

    Alors je dirai simplement que les fossés ne sont que des illusions. Que j'aime les littératures fortes et denses, d'où qu'elles viennent. Qu'il n'y a pas de petites littératures...

     

    A.C. : Comme un rituel à la fin de chaque entretien (celle-ci est le cinquième !), je laisse le mot de la fin à l'interviewé...

     

    E.B. : Un mot de la fin est une chose triste ! Alors à très bientôt, ici ou ailleurs !

     

    Ne soyez pas triste ! Vous avez à présent plein de sites à visiter, de livres à lire, de séries et de films à visionner. Et, par-dessus tout, vous avez une émission absolument géniale à écouter : Le Palais des déviants. Ne vous inquiétez pas, si vous oubliez, je serai là pour vous le rappeler... 

    A.C. de Haenne


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  • Voici donc l'avant-dernière partie de cette interview vraiment passionnante :

    A.C. de Haenne : Il est l'heure à présent de parler du médium par lequel j'ai eu le plaisir de te4 connaître : le podcast. En effet, depuis presque un an maintenant, tu animes, avec ton compère Laurent Queyssi, Le Palais des Déviants. Comment est née cette idée ? Peux-tu nous en parler afin de le faire découvrir aux lecteurs du blog ?

     

    Etienne Barillier : Rendons à César : l'idée vient exclusivement de mon ami Laurent Queyssi. Il m'a proposé le projet, nous avons cogité un peu sur ce que nous voulions faire et nous nous sommes lancés dans l'aventure. Le plus dur a été de trouver le titre. Laurent, en désespoir de cause a proposé ce titre sous forme d'un pastiche de Tim Powers. J'aime bien la manière dont ça sonne, dont il dit que nous ne nous prenons pas au sérieux. On fait presque ça comme une radio libre, avec les manques et erreurs que cela suppose. Une émission réussie est celle où l'auditeur a l'impression d'être avec une bande de copains, qui parlent de trucs et d'autres, dans un bar sympathique.

    Laurent s'occupe de l'enregistrement, de la programmation musicale. Je me charge du site et de la gestion du Podcast. Je m'amuse à trouver des moyens pour rendre le site attractif et permettre la plus grande interaction possible avec nos auditeurs.

     

    4A.C. : Après une (trop) longue pause l'été dernier, vous êtes revenus très en forme, avec une fréquence mensuelle. Pensez-vous pouvoir vous y tenir ?

     

    E.B. : L'objectif est d'être mensuel. La fréquentation et l'audience sont très bonnes. Pour être franc, jamais je n'aurais imaginé que nous dépasserions les quelques dizaines d'auditeurs. Nous en sommes maintenant à quelques centaines !

    Le Podcast permet à nos auditeurs de nous prendre en cours de route, de récupérer les anciennes émissions, puis d'aller un petit peu plus loin avec le site.

     

    A.C. : Vous avez fait un appel à contribution des auditeurs. Ceux qui le désirent peuvent4 proposer des sujets, ou des fichiers audio déjà tout prêts. Comment s'est déroulée l'opération ?

     

    E.B. : Juste un peu de codage pour que chacun puisse nous contacter et proposer un petit bout de quelque chose. Nous mettons l'outil à disposition, nous allons bien voir ce que cela donne. Je crois qu'il est important que nous restions ouverts à ce que peuvent proposer les gens. Tout en étant clairs : nous ne diffuserons jamais quelque chose qui ne nous intéresse pas ! Ou alors, il faudra nous payer. Beaucoup. Je profite de l'occasion pour vous rappeler que vous pouvez nous soutenir efficacement par le biais d'un don PayPal.

     

    4A.C. : L'avant-dernier numéro se déroulait aux dernières Utopiales de Nantes, avec un casting d'enfer : Xavier Mauméjean, Thierry DiRollo, Johan Heliot... À l'écoute, on ressent bien la bonne ambiance. Quels retours avez-vous eu de cette émission ?

     

    E.B. : Excellents ! Nous nous sommes beaucoup amusés durant l'enregistrement, nous avons dû couper pas mal de choses. Tout n'était pas diffusable, tu t'en doutes... Mais nous gardons tout précieusement. Certaines paroles pourront certainement servir plus tard. (Rire sardonique.)

    Mon seul regret est d'ordre technique, le niveau sonore de l'émission est un peu bas.

     

    A.C. : Oui, et vous en avez d'ailleurs fait une blague dans le tout dernier numéro, qui était presque entièrement consacré aux séries télévisées. Sinon, peux-tu nous donner le programme pour les prochaines émissions ?

     

    E.B. : Oh... Tu veux ma mort ?

     

    A.C. : Non, non, bien sûr...4

     

    E.B. : Si Laurent apprend que j'ai révélé quoi que ce soit, il est capable de tout ! Je dirai seulement (mais je nierai l'avoir fait si on me pose la question) que nous avons quelques contacts assez sympathiques de prévus.

    Pour l'instant j'ai reçu un mail laconique de Laurent hier. Il m'annonce qu'il a préparé un truc énorme. Qu'il faut que je me mette au boulot et qu'on enregistre la semaine prochaine...

     

    A.C. : Bon, tant pis... Je sais aussi que tu tiens un blog consacré à Philip K. Dick, auteur qui semble te passionner. Peux-tu nous parler de ce blog, et de cet écrivain étasunien de Science-Fiction ?

    La toute dernière partie, c'est pour demain...

    A.C. de Haenne


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  • Voilà déjà la troisième partie de ce passionnant entretien où l'on parle encore de Steampunk, mais pas que...

    4A.C. de Haenne : On confond souvent l'Uchronie (qui est un sous-genre de la SF) et le Steampunk. Même si on peut trouver des points communs, comment distinguer ces deux genres ?

     

    Etienne Barillier : Ah! Le steampunk se moque de justifier le point de divergence qui est sa base uchronique tandis que le projet uchronique se fonde justement sur l'exploration de cette divergence.

    Ainsi le steampunk peut très bien incorporer une explication quasi magique (je pense au très joli Bohème de Mathieu Gaborit) à ce point de divergence. Il peut également ne rien en dire et ne rien en faire, comme si l'auteur nous disait "Nous sommes dans un XIXe siècle déviant, point, passons maintenant à la suite et commençons à raconter une histoire !"

     

    A.C. : Pourrais-tu citer quatre œuvres (tous supports confondus) aux lecteurs du Blog de A.C. De Hænne, que tu juges absolument essentielles ?

     

    E.B. : En roman : La Machine à différence de William Gibson et Bruce4 Sterling.

    En bande dessinée : l'événement de cette fin d'année a certainement été la clôture de la série Le Réseau Bombyce de Cécil. 

    À la télévision : ne ratez pas la diffusion de la troisième saison de Castle dont un épisode se déroule les milieux steampunk new-yorkais...

    Hors catégorie : Boilerplate.

     

    A.C. : Ah oui, j'ai vu cet épisode de Castle, c'était super ! Mais alors, quelles pourraient être les raisons de ces choix ? 

     

    E.B. : Il en faut forcément une ? Ce sont des coups de cœur ! La Machine à différence représente un summum du steampunk, pour finir 4comme un roman cyberpunk dans son dernier chapitre, qui impose une relecture de l'ensemble.

    Le Réseau Bombyce ? Parce que c'est du steampunk qui ne se déroule pas à Paris, mais dans un Bordeaux Art Nouveau absolument splendide, que nous avons dû attendre des années avant que la trilogie se clôture et qu'il est bon d'avoir un steampunk qui ne soit ni pour la jeunesse, loin de là, ni limité à des jeunes femmes en corset accompagnées par des aventuriers qui sentent bon le charbon...

    J'aurais pu citer encore Doctor Who dont le dernier épisode diffusé spécialement pour Noël est une reprise très steampunk de Dickens.

    Comme film, autant évoquer quelque chose que je n'ai pas vu. J'attends4 toujours le film steampunk ultime. Alors ce sera le Sucker Punch de Zack Snyder : Une jeune fille internée dans un asile psychiatrique se trouve plongée dans des réalités déviantes et combat des robots samouraïs durant la Première Guerre mondiale... Comment ne pas être attiré par un tel projet aussi jouissivement barré ?

    Quant à Boilerplate, regardez le site de Paul Guinan et courez acheter le livre !

     

    Les murmures : Le steampunk s'inspire largement de la société occidentale du XIXe siècle, surtout à partir de la première révolution industrielle. C'était des sociétés largement patriarcales, où les principales ressources (financières, sociales notamment) étaient attribuées aux hommes. Or, dans les RP d'inspiration steampunk, il n'est pas rare de 4voir des personnages féminins revendiquer des positions sociales contemporaines. Du coup, on sort de l'uchronie puisqu'on ne prend pas la peine d'introduire un élément justifiant ce changement de direction. Sauf que même dans ce cas, les hommes conservent la plus grosse part du gâteau. Quel serait votre avis sur cette "question", qui est plus une réflexion d'ailleurs ?

     

    E.B. : Quitte à faire du RP, autant jouer un personnage intéressant, non ? Je crois que tout est là. Le RP permet une plus grande liberté dans l'imagination, qui peut se démarquer encore plus dans l'étrangeté matriarcale.

    Le steampunk se déroule dans un cadre historique, mais utilise de nombreux types littéraires. On peut trouver la jeune femme en détresse, l'espionne, mais aussi des personnages historiques comme Ada Byron qui touche au pouvoir suprême dans La Machine à différence, ou la mère courage dans Boneshaker, ou enfin l'héroïne adolescente, comme dans Leviathan de Scott Westerfeld... Les amateurs d'héroïnes steampunk devront se jeter sur le roman de Gail Carriger, Sans âme, à paraître chez Orbit !

     

    A.C. : Il est l'heure à présent de parler du médium par lequel j'ai eu le plaisir de te connaître : le podcast. En effet, depuis presque un an maintenant, tu animes, avec ton compère Laurent Queyssi, Le Palais des Déviants. Comment est née cette idée ? Peux-tu nous en parler afin de le faire découvrir aux lecteurs du blog ?

    La suite, dès demain...

    A.C. de Haenne


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  • Comme promis, voici la deuxième partie de la passionnante interview accordée par le professeur Etienne :

     

    4A.C. de Haenne : Venons-en à présent à ton autre centre d'intérêt littéraire : le Steampunk. Début 2010 sortait, toujours aux Moutons électriques, mais dans la collection de la Bibliothèque des Miroirs cette fois-ci, ton superbe essai consacré à ce genre particulier de l'Imaginaire. Ce livre, j'avais eu l'immense plaisir de le chroniquer ici et . On te sent passionné par ce sujet. D'où te vient cette passion ?

     

    Etienne Barillier : Comme me l'ont confirmé de nombreux lecteurs que j'ai pu croiser, nous sommes nombreux à avoir aimé le steampunk sans savoir ce qu'il était, avant de connaître même son nom. Il y avait toute une sensibilité qui me parlait sans que je sache ce que c'était, d'où cela venait, et ce que cela recouvrait.

    Par bien des aspects, j'ai grandi avec le steampunk, dévorant Jules Verne,4 regardant les Mystères de l'Ouest à la télévision, découvrant les romans chez Mnémos, lisant des bandes dessinées de Tardi, etc.

    En fait, en écrivant le livre, j'ai découvert une cohérence que j'ignorais dans mes propres goûts tout en explorant des territoires dont j'ignorais parfois à peu près tout. Steampunk ! devait être aussi bien un ouvrage de référence qu'accessible pour le lecteur simplement curieux.

    Les vaporistes, les amateurs de steampunk, viennent également d'horizons très différents. Pour certains, c'est la littérature, d'autres le jeu de rôle, d'autres encore le visuel et les arts plastiques. On retrouve ces multiples spécificités dans le steampunk contemporain et dans les différents territoires qu'il explore. Il suffit d'explorer l'activité de la communauté vaporiste francophone sur le forum steampunk-fr ou le site communautaire French Steampunk pour juger de la vitalité du mouvement.

     

    A.C. : Personnellement, j'ai l'impression que le Steampunk est une littérature qui ne s'exprime quasiment que par son esthétique. Qu'en penses-tu ?

     

    4E.B. : Il n'y a pas d'écriture steampunk. C'est pour cela que chaque auteur peut aisément se l'approprier. Il y a par contre des motifs récurrents, comme les rouages, les machines gigantesques, les lunettes de protection, etc. Mais ces motifs ne sont pas des points de passage obligés.

    Car si le steampunk est une esthétique, aisément caricaturale en l'état, il donne des oeuvres qui dépassent cette même esthétique pour imposer leur propre définition du steampunk. Prenons le cas de La Lune seule le sait, de Johan Héliot. L'action n'est pas victorienne et par conséquent le livre ne rentrerait pas dans une définition stricte, normative du steampunk. Les textes que je trouve les plus forts sont certainement ceux qui proposent les variations les plus surprenantes.

    Cherie Priest écrit une série de romans steampunk qui se déroulent dans4 des États-Unis uchroniques, n'hésitant pas à emprunter au roman d'horreur dans Boneshaker (disponible en France chez Eclipse) ou au roman d'aventure dans Clementine.

    Certes, l'esthétique steampunk est forte, prégnante, mais elle a pour originalité d'être fluide et mobile. 

     

    A.C. : Quels sont les thèmes propres au Steampunk et qu'on ne retrouve ni en SF, ni en Fantasy ?

     

    E.B. : Question difficile ! Le steampunk est souvent référentiel, de manière explicite et volontaire. Alors que les romans de SF et de Fantasy restent clos dans leur propre espace fictionnel, le steampunk n'hésite pas s'ouvrir, à réutiliser des procédés, des personnages de fiction comme des personnages historiques. Le steampunk est une littérature de la fiction.

    Ceux qui lui reprochent de n'être qu'un recyclage d'idées, de thèmes et de personnages, ne comprennent pas que le steampunk prend comme matière même ces idées, ces thèmes et ces personnages. Après, bien sûr, cela peut donner des oeuvres plus ou moins réussies, mais c'est une autre question !

    Tu n'auras alors pas de thèmes forts, exclusifs au steampunk. Au contraire, nous sommes devant une ouverture absolue et totale vers les autres genres. Le steampunk peut emprunter aussi bien à la littérature maritime qu'au roman policier, à la science-fiction qu'à la fantasy.

    Le steampunk reprend et condense, cite et développe, explore et révèle. Il est à la fois exploration d'une culture que d'un genre. Il est avant tout récit d'aventures.

     

    A.C. : On confond souvent l'Uchronie (qui est un sous-genre de la SF) et le Steampunk. Même si on peut trouver des points communs, comment distinguer ces deux genres ?

    Voilà, si tout va bien, la suite arrive dès demain...

    A.C. de Haenne


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  • Etienne Barillier est un essayiste que j'ai eu la chance de découvrir grâce au podcast du Palais des Déviants. En ce début d'année, il vient faire un immense cadeau au Blog de A.C. de Hænne en nous accordant une magnifique interview...

     

    A.C. De Hænne : Pour commencer, serais-tu d'accord pour nous donner quelques détails biographiques te concernant ?

     

    4Étienne Barillier : Bien sûr ! Je suis un enseignant, d'une petite quarantaine d'années. J'ai longtemps collaboré à des revues, à des sites d'informations, comme celui de la Yozone, j'ai aussi développé quelques projets personnels sur la toile. En 2006, j'ai franchi le pas de l'écriture en participant au splendide projet de la Bibliothèque Rouge, aux Moutons électriques, en prenant la charge de la biographie de Fantômas. J'ai enchaîné en me lançant dans la rédaction de Steampunk !, cette fois pour la nouvelle collection d'essais du même éditeur.

     

    A.C. : Au début du mois de décembre, tu étais à Elven, pour le Festival des Littératures Populaires. À cette occasion, tu as donné une conférence sur Fantômas. J'ai eu l'immense plaisir de t'entendre via un podcast proposé par le site d'ActuSF. Peux-tu nous donner plus de détails sur cette manifestation ?

     

    E.B. : Il s'agit d'une manifestation annuelle qui dure le temps d'un4 week-end. Elle est constituée d'une première journée, ouverte au public, avec des communications portant sur un thème unique. Le deuxième jour est un petit salon du livre, dédié à cette littérature que nous aimons tant. L'édition de cette année était consacrée au centenaire de Fantômas, le Maître de tous et de tout ! J'ai eu le plaisir d'en être l'invité d'honneur, d'y rencontrer de nombreux amateurs et érudits, aussi sympathiques que passionnés.

     

    A.C. : Tu as publié « Les Nombreuses Vies de Fantômas » dans la collection de la bibliothèque rouge des Moutons électriques. Que peux-tu nous dire de ton intérêt pour ce grand antihéros de la littérature populaire ?

     

    4E.B. : Ah. Fantômas, je le fréquente depuis ma jeunesse. Il représente une figure unique en littérature, aussi bien par son rythme d'écriture incroyable - trente-deux romans publiés en trente-deux mois - que par la figure du Mal absolu qu'il incarne. Il est dans notre culture nationale, dans notre imaginaire collectif, comme une référence permanente, mais un peu oubliée, car les livres ne sont plus tellement lus.

    Les gens savent que le Fantômas des films de Jean Marais et Louis de Funès n'est qu'une pantalonnade, qu'il y a autre chose derrière, quelque chose de bien plus violent, drôle et terrible.

    Fantômas est un personnage qui a rencontré un immense succès populaire tout en étant une référence dans les milieux intellectuels surréalistes. Fantômas apparaît aussi bien chez Queneau que Magritte, Cendrars qu'Apollinaire. La création de Pierre Souvestre et Marcel Allain demeure comme un jalon incontournable de la littérature populaire de la Belle Époque. Il revient au cinéma bientôt avec Christophe Gans derrière la caméra. Je suis curieux de découvrir les premières images.

    Le Maître du crime va sûrement frapper de nouveau. Mais où ?

     

    A.C. : Pour écrire cet essai, tu as dû lire les 32 romans de la série écrite4 par Pierre Souvestre et Marcel Allain. Tous ne sont pas disponibles en librairie. Comment t'es-tu procuré l'œuvre complète ?

     

    E.B. : Les seize derniers romans sont disponibles dans deux volumes dans la collection Bouquin, avec un important travail éditorial de Francis Lacassin. Il s'agissait alors de compléter les seize premiers volumes qui étaient encore distribués à l'époque. Malheureusement ils ne le sont plus ! On les trouve aisément chez des bouquinistes, chez Abebooks bien sûr dans diverses collections. Mais attention : certaines se vendent à prix d'or !

    Espérons que Bouquins complète l'intégrale. L'année 2011 serait idéale pour ça.

     

    A.C. : En écoutant ta conférence, et celles des autres intervenants, il y avait une question qui me brûlait les lèvres. Je sais qu'il y a eu une adaptation cinématographique signée dès 1913 par Louis Feuillade. Que penses-tu de celle de 1964 avec Jean Marais et de Funès ?

     

    4E.B. : Je l'aime pour ces qualités et ses défauts. Ce sont des comédies populaires qui n'ont qu'un rapport lointain avec les romans. Les films n'ont même que peu de liens de l'un à l'autre, avec une continuité limitée au retour du trio de personnages principaux, tandis que les personnages secondaires disparaissent d'un épisode à l'autre.

    Il est intéressant de voir comment certains thèmes des romans apparaissent en filigrane, s'imposant presque sur des scénarios assez convenus, pour ne pas dire médiocre. Je pense au thème du double, avec le personnage de Fantômas auquel Jean Marais prête son corps et sa gestuelle, tandis que la voix est celle de Raymond Pellegrin. Il est dommage que les films n'aient pas tenté, même un peu, d'aller vers des territoires plus ambitieux.

    Les films sont rapidement devenus des véhicules le génie comique de de Funès, sur fond d'une parodie gentille des films de James Bond.

    Les films de Louis Feuillade sont par contre des merveilles... aussi bien4 pour le style de Feuillade, que pour la fidélité des adaptations. Le coffret DVD édité par Gaumont est indispensable dans toutes les vidéothèques dignes de ce nom.

     

    A.C. : Venons-en à présent à ton autre centre d'intérêt littéraire : le Steampunk. Début 2010 sortait, toujours aux Moutons électriques, mais dans la collection de la Bibliothèque des Miroirs cette fois-ci, ton superbe essai consacré à ce genre particulier de l'Imaginaire. Ce livre, j'avais eu l'immense plaisir de le chroniquer ici et là. On te sent passionné par ce sujet. D'où te vient cette passion ?

     

    Voilà, c'est tout (?) pour aujourd'hui. La suite arrive dès demain...

    Je signale ici que la photo d'Etienne a été réalisée par René-Marc D., qu'elle est sous license Creative Commons (désolé pour la transformation), et que vous pouvez voir l'ensemble des photos sur le site SF.mécréants...

    A.C. de Haenne


    11 commentaires
  • Aujourd'hui est jour d'allégresse ! En effet, j'ai l'immense honneur de vous annoncer qu'Etienne Barillier, l'auteur entre autre du magnifique essai Steampunk ! L'Esthétique rétro-futur et le co-animateur de l'émission Le Palais des Déviants a eu la gentillesse d'accorder une interview au Blog de A.C. de Haenne. Si ça, c'est pas de la bonne nouvelle...

    A.C. de Haenne


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  • Je le mets là juste pour avoir le plaisir de le visionner quand je le veux. Et puis aussi pour vous le faire partager.

    A.C. de Haenne


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  • Fantasy au Petit-DéjeunerA l'heure des bilans et des bonnes résolutions, je me suis creusé la tête pour tenter de jouer la carte de l'originalité. Ainsi, plutôt que de vous imposer mes lectures dont tout le monde se fiche, je me suis dit qu'il serait beaucoup plus judicieux de questionner les éditeurs. Oh, pas n'importe lesquels, comme ça, au hasard... Non, chacun d'entre eux a publié au moins un livre que j'ai lu durant l'année écoulée. Je leur ai envoyé à tous ce mini-questionnaire (histoire de ne pas leur ajouter trop de travail !) par mail :

    1- Quel bilan éditorial tirez-vous de l'année 2010 ?

    2- Quel est le Top 4 des meilleures ventes de l'année passée ?

    3- Quels sont les 4 titres sur lesquels vous comptez le plus pour l'année qui arrive ?

    4- 2011 verra-t-il des bouleversements importants en ce qui concerne votre maison d'édition ?

    Voilà, j'espère de tout coeur que le plus grand nombre jouera le jeu. Pour plus de visibilité, chacun des articles relatifs à cette opération (qui s'étalera dans le temps, au fil des réponses reçues) sera précédé d'un signe distinctif : (4)

    Fantasy au Petit-Déjeuner

    Ce sont Les Moutons électriques qui inaugureront cette nouvelle rubrique, dès demain !

    La rubrique 4 se trouve par ici...

    A.C. de Haenne


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  • Fantasy au Petit-Déjeuner

    Tout d’abord, nous vous souhaitons une année 2011 pleine de bonnes choses : lectures, films, musiques, arts et fêtes. Et nous espérons aussi vous voir de plus en plus nombreux et actifs sur le blog !


    A.C. de Haenne et Les murmures


    Pour commencer cette nouvelle année en beauté, je vous propose de nousFantasy au Petit-Déjeuner concentrer, le temps d’un triptyque, sur les Mauvais Genres francophones.

    Fantasy au Petit-Déjeuner

    Je tiens à ne pas explorer une perspective exhaustive ou pompeuse. En trois articles, je présenterai un trio d'auteurs francophones, aussi incontournables qu’inégalement reconnus pour cet aspect de leur œuvre. J’ai nommé Boris Vian, et plus particulièrement le roman Et on tuera tous les affreux, qui tient la dragée hauteFantasy au Petit-Déjeuner à des auteurs tels que Orwell ou Huxley. Il y a aussi bien sûr Maurice Leblanc et son rejeton chenapan, le fascinant Arsène Lupin. J’ai enfin pensé aux romans graphiques de Tardi, dans la pure tradition du polar le plus noir. 

    J’espère  de tout coeur que ce programme vous satisfait !

    En attendant que vous vous remettiez de vos agapes réveillonnesques, je vous dis à très bientôt !

    Les murmures


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