• Ondes sonoresAujourd'hui, Salvek nous annonce la couleur ! Début 2011 sera consacrée à Neil Gaiman ! J'exagère à peine : si aujourd'hui Fantasy au Petit-Dej' est consacré à Odd et le géant des glaces, le prochain épisode sera le tour d'Entremonde. Il faudra que je le lise un jour cet auteur...quand même.

    Pour l'épisode qui nous intéresse aujourd'hui, il s'agit davantage d'un conte pour enfants (A.C. ;) ) qu'un roman pour adultes aguerris. On est donc sur des thèmes plus légers que la dernière fois. Neil Gaiman semble reprendre le format des légendes nordiques, richement illustrées.

    Un petit format, pour petits lecteurs, à lire au coin du feu.

     

    Les Murmures


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  • De retour de la neige, me voilà enfin pour vous proposer la toute dernière partie de l'interview que Lucas a eu la gentillesse de m'accorder :

     

    Ondes sonoresA.C. de Hænne : Oui, le serpent qui se mord la queue... Je ne connais que trop bien ! Sinon, quels sont tes thèmes de prédilection ?

     

    Lucas Moreno : En jetant un rapide coup d’œil aux textes que j’ai écrits ces dernières années, je remarque que certains thèmes reviennent souvent : la possession, le transfert d’un corps vers un esprit ou vice-versa, la cohabitationOndes sonores de deux esprits dans un même espace, les faux-semblants identitaires, les prolongations visqueuses du « moi »… Quand je m’en suis aperçu ça m’a dérangé, parce que j’étais conscient de produire souvent des idées relevant de cette texture-là, alors maintenant je vois plus large et j’explore d’autres horizons. J’ai trois gros carnets pleins à craquer d’idées, et elles continuent d’arriver en permanence, donc je ne me fais pas de soucis de ce côté-là… L’important, c’est surtout de mettre les idées en forme. Bosser, bosser et encore bosser. Pas de secret.

     

    A.C. : En quelques mots, peux-tu nous parler de tes futurs projets éditoriaux ?

     

    Ondes sonoresL.M. : Je dirais qu’en ce moment, mes projets très concrets sont au nombre de quatre. Tout d’abord, il y a le scénario de BD sur lequel je suis en train de travailler. Un gros éditeur a manifesté de l’intérêt, mais je dois finir de peaufiner le séquencier et le lui soumettre ces prochaines semaines. Je ne donne pas encore de nom, puisque rien n’est acquis, mais je crois beaucoup à cette histoire. C’est un univers de SF que je développe depuis plus de deux ans et qui a déjà fait l’objet d’une novella de 120 000 signes (non publiée). Je travaille sur le scénar à proprement parler depuis sept mois. Deuxièmement, il y a un roman de SF pour la jeunesse, à moitiéOndes sonores écrit, qui pourrait bien se transformer en grande saga de BD. Comme je te disais plus haut, le langage BD me va comme un gant : je suis un auteur très show don’t tell, très cinématographique, très porté sur les situations, les narrations éclatées, les dialogues, et je découvre depuis l’été passé les magnifiques possibilités qui s’ouvrent à moi avec la BD. Troisièmement, il y a le cycle de nouvelles noires et étranges dont « Le meilleur’ ville dou monde » est le récit conducteur. C’est un gros projet, déjà très construit, qui m’a fait arriver parmi les cinq finalistes du prix FEMS 2010 – et non, je ne l’ai finalement pas eu. Je compte m’y mettre dès que j’aurai fini le scénar de BD. Quatrièmement, je développe actuellement un univers de fiction historique légèrement teintée de fantastique, un truc bien costaud et ambitieux qui se déroulerait au IVe siècle après Jésus-Christ dans une Chine où le bouddhisme se Ondes sonoresteinte de taoïsme et de confucianisme. Mais c’est un gros truc, et à mon avis je ne m’y mettrai pas avant l’année prochaine.

     

    A.C. : Donc, beaucoup de boulot en perspective ! Parviens-tu à vivre de ta plume ?

     

    L.M. : Non, mais je mets tout en œuvre pour générer des revenus substantiels le plus vite possible. J’occupe un poste de rédacteur à temps partiel dans la fonction publique, un travail très bien rémunéré qui me laisse beaucoup de temps pour l’écriture. Sans compter que mon épouse me soutient à fond et travaille à plein temps, elle. :-) J’ai donc la chance de ne pas être dans l’urgence financière, bien qu’on traverse parfois des moments délicats à ce niveau-là.

     

    A.C. : As-tu un scoop (ou deux) à offrir aux lecteurs du blog de A.C. de Hænne ?

     

    L.M. : La SF suisse est en passe de tout faire péter ? :-)Ondes sonores

     

    A.C. : Ça c'est bien vrai ! Avant de te laisser le mot de la fin, j'aurais une toute dernière question : aurais-tu un conseil d'écriture aux futurs écrivains qui peuvent parcourir ce blog ?

     

    Je ne suis pas encore professionnel et je n’écris que depuis une dizaine d’années. Dans ces conditions, difficile de jouer les professeurs… Mais l’expérience et le travail acharné de ces dernières années (notamment la participation à un groupe d’écriture de fous furieux où, pendant plusieurs années, on devait rendre chaque mois des dizaines de milliers de signes fraîchement pondus et peaufinés, pour ensuite encaisser des salves de critiques aussi impitoyables que détaillées) m’ont permis de comprendre une chose : la régularité et la quantité sont des facteurs essentiels ! Ça fonctionne pour moi, mais pour avoir lu des tonnes d’interviews d’auteurs professionnels, je sais que c’est également le cas d’une multitude d’écrivains. Régularité, quantité, ténacité, réseau de bêtalecteurs… Et lire énormément, bien sûr !

     

    A.C. : Merci beaucoup ! Je crois que ça peut donner de la motivation à certains (dont je fais partie ;-) ). Voilà, c'est déjà terminé, et le mot de la fin est pour toi...

     

    Pour les initiés : « Place à la littérature ! » ;-)

     

    Voilà, c'est malheureusement la fin. Mais ne soyez pas tristes. Vous savez à présent qu'un nouvel auteur est en devenir, et qu'on risque très prochainement d'entendre parler de Lucas Moreno. Je tenais encore une fois à remercier Lucas pour sa gentillesse et sa disponibilté.

    A signaler que cette partie de l'interview a été assez difficile à illustrer. Vous pouvez donc admirer les illustrations qui sont tirées du blog d'utopod, qui est toujours disponible et visible.

    A.C. de Haenne


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  • Comme promis, voici la deuxième partie de l'interview accordée par Lucas Moreno au blog de A.C. de Haenne :

     

    Ondes sonoresA.C. de Hænne : Oui, ça m'arrive aussi de voir des choses dans le crépis de mes toilettes... Je sais aussi que tu es au sommaire de l'anthologie Malpertuis II. Quel est le titre de la nouvelle, et que peux-tu nous en dire ?

     

    Lucas Moreno : Le sommaire de l’anthologie annonce « Premier jour », mais c’est une erreur : le vrai titre, c’est « Comme au premier jour ». C’est une nouvelle de fantastique, mais c’est également ma première incursion dans le registre du polar. Ce texte a marqué un tournant pour moi, parce que j’ai compris que j’aimais beaucoup écrire à la première personne du singulier, que c’était naturel, fluide, que trouver son style, « entendre sa voix », au fond, ce n’était pas très éloigné d’écrire comme on parle. À partir de ce texte-là, je me suis pas mal décontracté.

     

    A.C. : Quelles sont tes autres nouvelles parues récemment (n'hésite surtout pas à être exhaustif !) ?Ondes sonores

     

    L.M. : Il y a « L’Autre Moi », nouvelle de SF pure et dure sur fond de post-Singularité, parue en mai 2010 dans l’anthologie Dimension Suisse, chez Rivière Blanche. Et aussi « Le meilleur’ ville dou monde », parue en version partielle dans le quotidien genevois Le Courrier et en version complète sur le site www.culturactif.ch. À vrai dire, je n’ai pas beaucoup publié à ce jour : une dizaine de nouvelles en tout. On trouve la liste dans ma fiche nooSFere.

     

    A.C. : D'où te vient ce goût pour l'écriture ?

     

    L.M. : J’ai toujours voulu écrire mais je ne savais pas comment procéder. Pendant longtemps j’ai pensé que c’était pour le style, pour les mots, mais aujourd’hui je comprends que je suis avant tout un storyteller et que c’est ça qui me procure des sensations. La SF, l’aventure, l’évasion, voilà ce qui me botte. Je crois que ma force réside davantage dans les idées, dans les structures narratives alambiquées ou surprenantes, dans les dialogues que dans le style à Ondes sonoresproprement parler. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si je travaille actuellement à un scénario de BD et que j’y trouve carrément mon compte. C’est une véritable révélation, en fait !

     

    L’autre aspect qui m’intéresse, c’est l’écriture tripale, sans concession, émotionnelle. Pour explorer ce terrain-là, j’ai choisi le polar étrange, les univers schizophrènes au bord de la rupture, les ambiances à la Lynch. La fiction d’inspiration autobiographique me titille aussi. J’explore encore les possibilités. Des écrivains comme Fante, Bukowski, Lansdale, Cavanna, Pennac ou Benacquista ont fait des choses merveilleuses dans ce registre. Et depuis quelques semaines, figure-toi que je me suis mis à la poésie, comme ça, tout naturellement. Je n’aurais jamais pensé que ça m’arriverait. J’ai toujours été plutôt imperméable à ce mode d’expression, mais c’est venu, et depuis j’essaie d’ouvrir les vannes de tems en temps.

     

    A.C. : Quelles sont tes sources d'inspirations, tes lectures ?

     

    L.M. : Je lis de tout en permanence. Polar, fantastique, SF,Ondes sonores littérature générale, comics, BD franco-belge, manga, biographies, essais, histoire... Un aperçu des auteurs que j’affectionne : Lansdale, R. J. Ellory, Jack London, Silverberg, Brussolo, Bradbury, Matheson, Gerard Donovan, Dennis Lehane, Asimov, Robert Charles Wilson, George R. R. Martin, Dan Simmons, Pierre Bordage et bien d’autres ; la liste est longue ! Je suis également boulimique de films, de séries et de musique (j’écris souvent au casque).

     

    A.C. : Quel est ta méthode de travail ?

     

    L.M. : À ce niveau-là, je suis très anglo-saxon. Je crois à l’adage « 99 % de boulot, 1 % de talent ». De fait, seule une discipline quotidienne me permet d’explorer en profondeur mon imaginaire et ma créativité. C’est comme si, tous les matins, mon conscient disait à mon inconscient : « Eh, cerveau droit, c’est 7h30, c’est l’heure de te bouger les fesses. » C’est sous stress que je fonctionne le mieux. Avec des délais, des milliers de signes à abattre par jour, etc. Comme disait Tezuka, et sans vouloir aucunement me comparer au maître, « plus je suis occupé plus j’ai de bonnes idées ». Mais comme je suis extrêmement concentré pendant le travail, je m’épuise vite, donc j’écris rarement plus de 4 ou 5 heures par jour. Sauf quand il y a un gros truc à boucler. J’ai le projet très concret de vivre de l’écriture, mais comme je ne suis pas encore professionnel, je dois me mettre en condition de manière un peu Ondes sonoresartificielle. C’est un peu le serpent qui se mord la queue : pour publier régulièrement il faut écrire beaucoup, et pour écrire beaucoup il faut du temps, or pour dégager assez de temps il faut justement que l’écriture te rapporte de quoi bouffer. À un moment donné, quand on veut vraiment devenir pro, on est forcément « en déséquilibre » à ce niveau-là, mais c’est le prix à payer et je compte bien y arriver, c’est pour ça que je travaille dur.

     

    A.C. : Oui, le serpent qui se mord la queue... Je ne connais que trop bien ! Sinon, quels sont tes thèmes de prédilection ?

     

    Passionnant, n'est-ce pas ? La suite (et malheureusement la fin) arrive dès demain...

    A.C. de Haenne


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  • Après un rendez-vous manqué à l'automne dernier pour cause d'arrêt définitif du podcast dont il était l'un des deux cofondateurs, utopod, nous retrouvons donc Lucas Moreno, mais sous un jour nouveau. En effet, c'est ici l'écrivain qui a eu la gentillesse de répondre à quelques-unes de mes questions.

     

    A.C. de Hænne : Bonjour Lucas. Tout d'abord, pourrais-tu te présenter aux lecteurs du blog de A.C. de Hænne ?

     

    Lucas Moreno : Merci de m’accueillir sur ton blog ! Je crois bienOndes sonores que c’est ma première interview en tant qu’auteur uniquement (j’ai enfin pu remiser mes casquettes d’audioéditeur et de traducteur dans un tiroir).

     

    Je suis né en Uruguay, puis ma famille s’est installée en Suisse quand j’avais huit ans. J’ai toujours voulu écrire, mais jusqu’à vingt-huit ans je me suis concentré sur d’autres domaines : langues étrangères, culture asiatique, musique, enseignement, carrière universitaire, traduction, etc. Et puis en 2002, j’ai commencé à bosser comme journaliste culturel pour divers journaux romands. Le fait de produire du texte tous les jours, de devoir tenir des délais, de pouvoir enfin écrire autre chose que de l’académique, comment dire, ça m’a dégourdi les phalangettes, et je me suis rapidement mis à écrire des nouvelles de SF et de fantastique. J’ai toujours eu une passion pour l’écriture, mais je ne savais pas comment m’y prendre : mes profs de collège et de lycée m’encourageaient, mais ils voulaient que j’écrive comme Flaubert, comme Proust, alors que moi je lisais des comics, du Barjavel, de l’Asimov, du Cavanna, du Simak, des choses beaucoup plus populaires, punchy, stimulantes pour mon imagination. Il m’aura fallu vingt-huit ans pour boucler la boucle et comprendre qu’il me suffisait d’écrire… ce que j’aimais lire !

     

    Ondes sonoresA.C. : Avant d'en venir à ton actualité d'écrivain, j'aimerais revenir sur un fait qui a marqué les amateurs de SFFF : la fin d'Utopod. T'arrive-t-il de regretter ton choix ? Quelles ont été les réactions des auditeurs ? Peux-tu nous dire deux mots sur cette aventure qui a pris trois ans de ta vie tout de même ?

     

    L.M. : Je ne regrette pas une seconde mon choix ! Je me sens soulagé, libre comme l’air, plein d’entrain pour mes projets personnels. Cela fait un bon moment que je travaille à temps partiel, le but étant de libérer un maximum de temps pour l’écriture, or ces dernières années je passais la majorité de mon temps libre à m’occuper d’utopod. Quelque chose ne fonctionnait pas. Maintenant tout va beaucoup mieux : je consacre plusieurs heures par jour à l’écriture et je me sens enfin en phase avec moi-même. Les auditeurs ont été adorables : ils m’ont soutenu dans mon choix, ils m’ont félicité pour ce que j’avais fait, ils ont compris… ça m’a vraiment fait chaud au cœur. Utopod aura été une expérience très enrichissante, aussi bien en termes humains que professionnels (j’ai appris divers métiers, et le savoir accumulé m’est d’ailleurs utile pour l’écriture). J’ai passé de belles années à produire l’émission, mais j’avais envie de tourner la page. C’est maintenant chose faite.

     

    A.C. : Venons-en à présent à l'écriture. Je t'ai découvert enOndes sonores tant qu'écrivain en lisant deux nouvelles parues dans la revue Bifrost. La première, c'est P.V. (dans le numéro 49, spécial Silverberg) et la deuxième, c'est la formidable nouvelle intitulée Demain les eidolies (dans le numéro 55, spécial Roger Zelazny). Que peux-tu nous dire sur ces deux nouvelles ?

     

    L.M. : J’ai eu l’intuition de « PV » dans un rêve. Je me promenais dans le quartier de mon enfance, à Montevideo, et c’était la fin du monde, il n’y avait plus personne dans les rues, tandis que les oiseaux chantaient des mélodies que je connaissais et qui m’émouvaient. De fil en aiguille, une idée en appelant une autre, je suis arrivé à la trame de la nouvelle. Elle parle de réalité virtuelle et n’est pas bien originale, mais c’est la première nouvelle de SF pure dont je sois vraiment satisfait.

     

    Ondes sonores« Demain les eidolies » est partie de deux expériences : un film de Mael Le Mée (musique de Jérôme Noirez) projeté aux Utopiales 2005 et… le mur crépi de mes toilettes. Poétique, n’est-ce pas ? Le film, complètement déjanté, parlait d’eidolies, ces formes troublantes qu’on devine dans les nuages, dans un repli de chemise, sur un toit de maison. Les murs de mes toilettes affichaient un relief abondant qui allumait mon imagination à chaque séjour. Je repérais de plus en plus de formes, et j’en suis venu à créer une histoire en reliant les motifs qui tapissaient la surface.

     

    A.C. : Oui, ça m'arrive aussi de voir des choses dans le crépis de mes toilettes... Je sais aussi que tu es au sommaire de l'anthologie Malpertuis II. Quel est le titre de la nouvelle, et que peux-tu nous en dire ?

     

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. La suite de ce passionnant entretien arrive dès demain...

    A.C. de Haenne


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    Horace est un jeune intellectuel assidu dans sa tache. Sous l’impulsion de Maria, il découvrira une autre dimension de la vie, plus divertissante. Artiste, Maria se produit sur scène et rapporte les deniers au couple dont Horace peut bénéficier pour s’épanouir intellectuellement. Or un jour, voilà que les rôles s’inversent. Horace s’engage dans une activité requérant adresse et force physique, et gagne sa vie de cette façon, tandis que Maria se fait reconnaître par ses talents d’écriture.

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