• Comme je vous le disais dans l'article que j'avais consacré au festival international de science-fiction de Nantes, les Utopiales sont pour moi une formidable occasion de rencontrer des auteurs.

    Voici la magnifique affiche de l'édition 2010, qui se déroulera du mercredi 10 au dimanche 14 novembre :

    Broc en stock !

    Elle est signée Druillet, qui sera le président du jury pour la bande-dessiné. Et en plus, vous avez vu, il y a l'Elephant !

    La liste des auteurs est visible ici...

    Eh oui, Flo, China Mieville sera bien présent à la cité des congrès !

    A.C. de Haenne


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  • Me revoilà donc, dès la première heure de ce samedi 25 septembre, pour vous proposer la lecture de cette dernière partie.

    A.C. de Haenne : Quelle a été ta réaction quand tu as reçu la bonne nouvelle de ton éditeur ?

    Isabelle Guso : C’est là que j’aimerais pouvoir raconter quelque chose de plusBroc en stock ! classique. J’ai eu un manuscrit accepté cette année. Une trilogie de 2000000 signes, trois ans de boulot et une éditrice tellement conquise qu’elle m’a appelée pour me le dire. Son directeur de Comité de lecture voulait poser une option sur le manuscrit (il ne l’avait pas encore fini) pour être sûr que quelqu’un d’autre ne le prendrait pas avant. C’est l’aboutissement de tout un travail et c’est très flatteur.

    Mais pour Présumé Coupable, l’histoire est très différente. Mon éditrice m’a honteusement manipulée pour que j’écrive ce livre. Elle est le « on » à l’origine du lien qui est à l’origine de l’histoire (vous suivez ?). J’avais commencé de moi-même à lui parler d’un sujet et nous nous sommes trouvé des points de vue communs. Puis elle m’a envoyé ce lien comme un éclairage de ce dont nous parlions. Je l’ai suivi et ce que j’ai lu a fait naître le besoin d’écrire une histoire sur le sujet. Ce qui a été accueilli par un magistral « ça tombe bien, j’aimerais éditer quelque chose sur le sujet ».

    Normalement, le projet aurait dû prendre plus de temps, elle ne s’attendait pas à recevoir une soumission cinq jours plus tard. Cependant, il n’y avait aucune certitude qu’elle accepte. Contrairement à ce qu’on pense parfois, une petite maison d’édition ne peut pas se permettre de publier un mauvais livre par copinage. Surtout le livre d’une inconnue dans le milieu ! Il fallait donc que le manuscrit soit à la hauteur de ses attentes.

    Quand je lui ai envoyé le mail, elle m’a dit qu’elle lirait ça quand elle pourrait mais qu’elle manquait de temps en ce moment. Puis le soir même, quelques heures plus tard, elle m’a juste écrit qu’elle l’avait lu et qu’elle en pleurait. Ma réaction spontanée (et sincère) a été de lui demander si elle pleurait parce qu’elle était émue ou parce que c’était si mauvais qu’elle était consternée. J’ai attendu la réponse jusqu’au lendemain. Chouette nuit !

    En toute honnêteté, quand on écrit quelque chose aussi vite, on n’a plus aucun recul dessus, ce qui fait que je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Alors quand elle m’a dit que oui, le manuscrit était accepté, j’ai ressenti quelque chose d’assez indéfinissable. Je crois que j’étais avant tout soulagée de savoir que « j’avais été à la hauteur » et très émue, à titre personnel, de savoir que je l'avais touchée, elle.

    Maintenant, je suis un peu dans la même attente vis-à-vis du lecteur. Plus que l’éditeur, c’est lui que je veux atteindre par cette histoire. Et je doute qu’il me dise le soir même de la sortie ce qu’il en a pensé. Mais peut-être que certains pleureront, qui sait ?

     

    A.C. : Alors, voilà Isa, nous approchons de la fin de cet entretien. Je tenais vraiment à te remercier pour la sincérité de tes réponses. Elles ont permis, il me semble, de lever un voile sur l'écrivain que tu es, et sur la sensibilité de la personne qui se trouve derrière. Je te laisse, à présent, le mot de la fin.

    Broc en stock !Isa : Je tiens juste à rappeler que je serai à la librairie Neverland (Yvelines) ce samedi 25 septembre pour montrer ma solidarité à ce désir de maintenir des petites librairies dans des banlieues qui n'ont pas un accès facile à la culture. J'ai tenu à faire ce voyage parce que c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur ! Le témoignage de cette libraire m'a beaucoup touchée (allez jeter un coup d'œil sur son blog !). Je ne cherche pas particulièrement à vendre des Présumé Coupable (on n'en aura pas des centaines avec nous, de toute façon !), je voudrais juste avoir l'impression que ma présence a servi à quelque chose. La libraire a également mis en place une solution de prêt ou de contribution pour ceux qui ne peuvent pas venir, c'est une façon d'aider aussi. Mais je comprends qu'on n'ait pas forcément envie d'envoyer de l'argent au petit bonheur la chance. C'est pourquoi je vous propose de venir là-bas, si vous pouvez y acheter des livres (quels qu'ils soient) ce sera super ! Mais juste votre présence peut suffire à montrer aux banques que cette jeune femme passionnée par son travail n'est pas seule dans son combat, qu'elle peut être un placement intéressant (eh oui, faut parler le langage bancal... oups, bancaire !) s'ils ne la coulent pas maintenant. Je ne tiens pas à me montrer trop moraliste sur ce coup-là parce que je sais qu'on a tous nos soucis d'argent, nos vies, plein de choses à gérer... Mais si vous pouvez, essayez de vous manifester. Je trouve vraiment que sa vocation en vaut la peine !

    A.C. De Hænne

    Vos récents commentaires semblent indiquer que cet entretien vous a plu, et je m'en réjouis. Je vous remercie toutes et tous ! Intrigué par l'allusion d'Isa sur cette prochaine publication, j'ai découvert que le roman en question n'était autre qu'une trilogie que j'avais eue entre les mains du temps où je faisais partie du Comité de Lecture d'Argemmios. Comme j'ai beaucoup apprécié cette période, ça m'a donné envie de poser quelques questions supplémentaires à Isa. Nous nous sommes donc donné rendez-vous pour une prochaine interview. À très bientôt, donc... 

     


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  • Voilà donc la troisième partie de l'entretien...

     

    A.C. de Haenne : Le premier octobre sortira chez Griffe d'Encre ta première novella, Présumé coupable,PC pour les intimes.Avant de parler de ton livre en particulier, peux-tu nous expliquer ce qu'on entend par le terme de novella? Ensuite, que peux-tu nous dire de ta maison d'édition, quels liens as-tu tissé avec celle-ci ?

    Isabelle Guso : Une novella est un roman court (entre 80000 et 300000 signes ec, en gros). J’ai découvert ce format avec Griffe d’Encre. C’est assez particulier comme construction parce que certains auteurs l’utilisent vraiment comme un roman court, quand d’autres le font comme une nouvelle plus longue (texte à chute, ou alambiqué, plus centré sur un instantané ou une réflexion ponctuel que sur le développement d’une intrigue). D’après l’éditrice, c’est même un format à part avec son rythme propre. Quand elle entame un texte, même si elle en ignore la longueur, elle sait très facilement ressentir ce rythme. C’est un format qu’elle aime beaucoup, raison pour laquelle elle a créé une collection particulière pour ce type de récit peu publié en France.

    Griffe d’Encre est une maison dont j’estime beaucoup le travail. Je leur ai proposéBroc en stock ! deux textes qui ont été refusés pour la Terre et l’anthologiste a pris le temps de m’expliquer ces refus avec un avis très constructif. Pour l’Air, j’avais visiblement appris de mes erreurs parce que mes deux textes ont été présélectionnés. C’est à partir de là qu’on a commencé à communiquer. Le travail en collaboration s’est bien passé, d’un côté comme de l’autre, puis, comme souvent dans ce monde-là, on a appris à se connaître davantage jusqu’à tisser des relations personnelles.

    C’est un milieu assez étrange à ce titre, parce que la nature même de notre travail pousse à un investissement personnel. Quand la collaboration se passe mal (éditeur maladroit dans ses remarques, auteur trop imbus de lui-même pour accepter les critiques constructives ou mauvaise communication entre les deux…), les clashs prennent souvent une tournure personnelle. Mais quand c’est le contraire, on en vient facilement à étendre les sujets de discussion et à sympathiser au-delà du travail. J’imagine que c’est vrai dans tous les métiers, mais l’édition me paraît un secteur particulièrement propice à cela.

    Broc en stock !A.C. : Venons-en maintenant à ton livre, Présumé coupable. J'avais déjà eu l'occasion de te dire à quel point je trouvais la couverture magnifique. Toi, comment la trouves-tu ?

    Isa : Question piège !

    De prime abord, je n’ai pas aimé la couverture. Je n’y retrouvais pas l’ambiance de ma novella, ni le caractère de mon personnage. Mais en fait, je m’en doutais avant même de la voir. Le premier contact avec une couverture, c’est aussi la première fois qu’on laisse quelqu’un d’autre s’emparer de l’histoire qu’on a écrite et imposer son regard dessus. Pour une novella qui m’avait autant tenue à cœur, c’était une coupure du cordon délicate.

    Ce qui n’a pas aidé, c’est qu’aucun de mes amis ne l’a aimée. Maintenant, je découvre qu’elle sait trouver son public. En fin de compte, je crois que cela ne me déplaît pas d’avoir une couverture qui ne laisse pas le public indifférent.

    A.C. : Sans trop en dévoiler, que peux-tu nous en dire ?

    Isa : Qu’elle a très peu de chance de laisser le lecteur indifférent. Et que c’est tout ce que j’espère. Qu’elle heurte ou qu’elle émeuve, je souhaite surtout qu’elle touche son public, qu’elle amène le lecteur à réfléchir, peut-être à repenser le monde un peu autrement, en remettant en cause certaines certitudes.

    Pour être plus prosaïque, c’est un texte qu’on peut classer dans le registre du Fantastique (mon genre de prédilection) même si la magie ne prend pas une part très importante dans le récit. J’y raconte la quête d’un homme, un combat pour changer sa vie.

    A.C. : Combien de temps as-tu mis pour l'écrire ? Comment t'es venue l'idée de cette histoire ?

    Isa : Cinq jours !

    A.C. : Ah oui, quand même !

    Isa : Oui, bon, ça va paraître très court, je sais. Mais le contexte était très particulier ! « On » (j’y reviendrai plus tard) m’a envoyé un lien sur Internet pour lire un billet sur un blog. Je ne peux pas en dire trop sur le sujet mais disons que ce que j’ai lu m’a profondément bouleversée. Sachant comment je fonctionne, cela a fait naître le besoin d’écrire. Sauf que cette fois-ci, c’était une nécessité presque vitale. Je n’ai fait qu’écrire pendant ces cinq jours. J’écrivais dans la voiture (ce n’est pas moi qui conduis, hein ? N’appelez pas les flics !), en allaitant mon fils (pratique, ça prenait plusieurs heures par jour), en mangeant, sur le dos de la liste de course… J’écrivais même quand je ne pouvais pas écrire : sous la douche ou en cuisinant, les phrases venaient toutes seules et je devais courir derrière un bout de papier pour les noter.

    Après cinq jours à ce rythme-là, j’ai apposé le mot « fin » et j’ai pu respirer à nouveau.

    A.C. : Quelle a été ta réaction quand tu as reçu la bonne nouvelle de ton éditeur ?

    Voilà. Suite et fin le plus tôt possible demain...

    A.C. de Haenne


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  • Me revoilà pour vous offrir la suite de l'entretien, visiblement très attendue ! Je tenais tout d'abord à remercier tous les gens (vous êtes très nombreux !) qui sont venus lire cette première partie et qui, pour certains, ont laissé un commentaire. Voici donc la deuxième partie...  

    A.C. de Haenne : Je dois dire que je te rejoins tout à fait sur Gattaca, un peu moins sur De Funès, mais bon, on n'est pas là pour parler cinéma... Je sais que tu es une jeune auteure qui a déjà publié quelques nouvelles. Peux-tu nous en parler un peu plus ?

    Isabelle Guso : J’ai découvert les anthologies à travers les collections d’Oxymore. À l’époque, je n’envisageais pas l’édition mais j’ai commencé à me fixer des cadres pour écrire. Plus seulement des bouts de texte sans début ni fin mais de vraies nouvelles. Je prenais un thème traité par une anthologie et je me disais « Si j’avais dû écrire sur ce sujet, qu’aurais-je eu à dire ? »

    Du coup, quand j’ai commencé à soumettre des nouvelles, je l’ai fait à plusieurs endroits en même temps parce que j’avais des textes tout prêts sur différents thèmes. Sur mes trois premières soumissions, je n’ai eu que des « oui », de quoi vous faire prendre un instant pour le génie que tout le monde attend. Puis j’ai enchaîné sur une série de refus, ça calme !

    Broc en stock !Parmi mes nouvelles éditées, j’ai quelques textes comiques (dans Conquêtes et Explorations Infernales chez P&T, Trois petits points et Lanfeust), ce qui n’est pourtant pas mon genre de prédilection. Je me suis rendu compte que même si ces textes étaient « plus faciles à placer » (les anthologistes manquent souvent de textes légers pour équilibrer leurs anthos), je ne m’y reconnaissais pas. Depuis j’essaie de n’écrire que des textes qui reflètent ce que j’ai à dire, même si c’est moins facilement publiable.

    C’est le cas de Prisonnière du bitume et de Entre ces murs où meurent le vent. Deux textes auxquels je reste très attachée, même si, à la relecture, j’aurais envie de corriger pas mal de défauts. C’est le souci avec les délais éditoriaux. On voit sortir au bout de deux trois ans des textes qu’on a écrits à ses débuts et on n’est plus forcément satisfait de son style. Maintenant, j’attendsBroc en stock ! avec hâte mes textes à paraître chez Argemmios et le prochain chez Griffe d’Encre. J’ai l’impression qu’ils reflètent plus ma façon d’écrire à ce jour… Mais d’ici qu’ils sortent, peut-être que je ne penserai plus du tout pareil !

    J’en profite pour remercier ceux qui m’ont donné la chance d’atteindre le public et qui m’ont apporté beaucoup par leur travail de correction (Karim Berrouka, Timothée Rey, Magali Duez et surtout Lucie Chenu qui m’a donné ma première chance et m’encourage toujours beaucoup aujourd’hui).

    A.C. : Tu as aussi un très beau blog où tu parles de l'actualité (littéraire, mais pas que...), et surtout où tu donnes de précieux conseils aux jeunes auteurs qui ont la folie de vouloir se lancer dans la carrière d'écrivain. Que peux-tu nous dire de ton blog ? Du temps que tu y consacres, de la fréquence de tes articles... ?

    Broc en stock !Isa : D’abord, merci pour le "très beau". Le blog, à l'origine, c'était intéressé. Il devait juste me permettre de parler de mon actualité, mettre à jour un endroit où les gens sauraient quand des textes de moi sortiraient. Mais je n'allais pas faire un blog avec une seule page ! Alors j’ai dû trouver d’autres sujets.

    Très franchement, j'ai du mal à parler de moi. Les billets d'humeur, vous dire si mon petit fait une rage de dents ou si j'ai chopé une angine, ce n'est pas mon truc. Je ne voulais pas trop parler de politique non plus (mais j'avoue que souvent j'ai du mal à me retenir) parce que je trouve que l'échange n'est pas assez libre sur un blog. Je préfère les forums pour les sujets polémiques. Asséner mes vérités politiques sans droit de retour, je n'aime pas ça.

    Du coup, je ne savais vraiment pas de quoi parler.

    Puis je me suis rendue compte que je passais beaucoup de temps sur divers forums, par mail ou par mp, à expliquer aux auteurs tout juste arrivés dans le circuit, des choses qui paraissent évidentes aux anciens. Je n’aurais jamais pensé créer un blog de « conseils », je ne me considère pas comme assez expérimentée pour ça. Mais j’ai réalisé que les personnes intégrées au milieu ne se rendaient plus compte de tout ce qu’on ignore en débarquant. Certains sont « tombés dedans » en étant petits. Moi, quand j’ai débarqué il y a quatre ans, je ne savais rien, pas même la différence entre un éditeur à compte d’auteur ou à compte d’éditeur ou ce qu’était un comité de lecture ou un appel à textes. Comme je me rappelle encore de toutes ces questions, j’essaie d’y apporter quelques réponses (et quand je ne sais pas, honteusement, je fais travailler les autres, d'où la naissance des interviews !)

    Je ne prétends surtout pas donner des conseils sur la façon d’écrire. D’autres l’ont fait avant moi avec bien plus de bouteille, mais je peux aider à comprendre certaines bases. Et si ces réponses que je donne peuvent éviter à quelques auteurs au moins de commettre des erreurs dans le monde éditorial, c’est une bonne chose.

    Pour ce qui est du temps que j’y consacre, la réponse est clairement : trop auBroc en stock ! début. C’est le côté piégeant du blog et je m’en méfiais, pourtant je n’ai pas réussi à m’en prémunir. Ça bouffait toutes mes journées alors que le temps est la denrée la plus précieuse quand on écrit. J’ai dû prendre une pause, qui s’est éternisée pour des raisons indépendantes de ma volonté. Depuis, j’ai pris un rythme plus calme (un ou deux billets par semaine). J’ai au moins dix idées de billets par jour et ça me frustre de ne pas tout dire. Mais j’ai à peu près autant d’idées de romans chaque semaine et la plupart ne verront pas le jour. Il faudra que je me fasse à l’idée que je n’ai qu’une vie et que je ne peux pas tout faire rentrer dedans.

    A.C. : En ce qui concerne les conseils d'écriture, je dois ouvrir une parenthèse afin de te dire merci pour les remarques et les avis que tu as eu la gentillesse de me faire. Parenthèse fermée.

    Le premier octobre sortira chez Griffe d'Encre ta première novella, Présumé coupable,PC pour les intimes.Avant de parler de ton livre en particulier, peux-tu nous expliquer ce qu'on entend par le terme de novella? Ensuite, que peux-tu nous dire de ta maison d'édition, quels liens as-tu tissé avec celle-ci ?

    Voilà, c'est tout (!) pour aujourd'hui. Si tout va bien, la suite arrive demain...

    A.C. de Haenne



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  • Aujourd'hui, comme promis, je vous propose un entretien avec une jeune auteure que j'estime beaucoup. Cette généreuse jeune femme du Var, Isabelle Guso, a eu la gentillesse de répondre à mes questions. Voici donc ses réponses, aussi longues qu'intéressantes...

     

    A.C. de Haenne : Avant de commencer, je tenais à te dire que c'est grâce à toi si j'ai eu l'idée de proposer des interviews à différentes personnes qui me semblent importantes sur le net. Donc, rien que pour ça, merci ! Là, tu vois, c'était ma méthode pour mettre à l'aise l'interviewée... Pas mal, non ?

    Isabelle Guso : En commençant par me traiter d'importante ?! Pour le coup, meBroc en stock ! voilà soit dans un costume aux épaules trop larges pour moi... soit tu dis ça pour la grossesse, vile macho !

    A.C. : Euh... Non, pas vraiment ! Ah oui, là c'est ta manière à toi d'essayer d'amadouer l'interviewer, c'est bien ça ? Serais-tu d'accord de nous dire deux mots sur toi, en dehors de l'écriture ?

    Isa : Oups. Ce n'est pas que je ne suis pas d'accord... J'essaie juste de réfléchir un moment (c'est dur, je n'ai pas l'habitude...), parce que je ne suis pas sûre d'avoir grand-chose d'intéressant à dire. Ah si, tiens ! J’entretiens un blog sans prétention pour essayer d'aider les jeunes auteurs en quête d'édition à ne pas se prendre les mêmes écueils que moi. On doit pouvoir en conclure que je suis quelqu'un de serviable.

    J'espère !

    En dehors de ça, j'aime dire pas mal de bêtises, mais j'écris des textes très sombres. Je crois que ce que je suis vraiment ne ressort que par l'écriture : la révolte devant ce que notre monde devient, la peur de plein de choses (la mort, la trahison, la solitude...), la tristesse face à tout ce que l'être humain pourrait être et qu'il n'est pas... Je retranscris tout ça quand j'écris. Égoïstement, je partage ce qui me dévore avec mon lecteur et je garde ce qui me rend heureuse pour moi.

    A.C. : Voilà qui est bien dit ! Pour te cerner encore un peu mieux, pourrais-tu nous révéler quelles sont tes lectures ?

    Isa : C'est une question de hasard, de rencontres. Ma passion dans la vie est d'écrire (et ma famille, aussi, mais c'est ce que je garde pour moi). Je ne le fais pas parce que tel ou tel livre m'a plu et que je veux « faire pareil ». Contrairement à beaucoup d'auteurs, ce n'est pas la passion de la lecture qui m'a conduite à l'écriture mais le contraire. J'aime écouter les gens, leurs émotions, tout ce qu'ils voudraient dire sans avoir toujours les mots. J'aime en parler dans mes livres, raconter des personnages, des drames, des combats plus ou moins grands... J’ai aussi tendance, dès que j’entends un fait de société qui me bouleverse à en faire un texte, ou quand j’entends parler d’une loi qui me fait peur à me dire « Et si… » Toutes ces idées d’histoires me prennent un temps fou ! Le résultat, c'est que même si j'aime lire, je manque de temps pour ça. En plus, j’ai des goûts très éclectiques. Je peux lire des livres politiques, des biographies (j’évite juste le people, ce qui devient dur !), de la SF… Contrairement à un lecteur fan d’un genre en particulier, je ne pourrai jamais être experte dans tel ou tel domaine.

    Broc en stock !Alors je choisis beaucoup en fonction des gens que j'apprécie, pour partager leur passion et en parler avec eux. Depuis que j'ai des amis dans la "petite édition" j'essaie de soutenir le secteur. J'achète donc surtout des livres Griffe d'Encre et Argemmios. Ça m'a permis de découvrir des plumes qui, selon moi, ont autant de charme que les grands auteurs (en tout cas, elles m'ont davantage bouleversée). Des coups de cœur comme Nathalie Dau, Li Cam ou Laurent Gidon (pour ses nouvelles, je n’ai pas encore lu ses romans) mais aussi des auteurs dont je n'ai lu qu'une ou deux nouvelles et que j'attends de relire avec plaisir (Elisabeth Ebory, Nicholas Eustache, Marie-Catherine Daniel, Jess Kaan... Désolée pour tous ceux que je ne cite pas, il y en a trop !)

    Sinon, j'ai plongé dans Stephen King parce que mon mari a tous ses livres et je dois dire que j'adore. En dehors de cet auteur, je n'ai pas tendance à être fan de qui que ce soit. J'ai bien aimé Pratchett sans avoir envie pour autant de lire tout le cycle du Disque Monde, j'ai aimé Fondations sans devenir une inconditionnelle d'Asimov, j'aime Ann Rice sans en faire des folies... Peut-être que je n'ai pas encore rencontré le bon auteur. L'avantage c'est que j'ai encore plein de choses à découvrir !

    A.C. : Quels genres de films aimes-tu ?

    Isa : Pour les films, je suis obligée de faire un tri énorme pour une question deBroc en stock ! temps aussi et je ne vois pas un dixième de tous ceux qui me tenteraient. Je peux aimer à peu près n'importe quel type de films. Mais je voue une admiration sans limites à Tom Hanks et Robin Williams (pour ses drames plus que ses comédies). J’aime particulièrement les films historiques ou de guerre (Il faut sauver le soldat Ryan, Mairyg, Le dernier samouraï…), les films sombres (Les évadés) ou certains films SF quand ils sont plus axés sur une réflexion par rapport à l’évolution de la société que sur les effets spéciaux (Bienvenue à Gattaca est mon film SF préféré).

    Je crois que je coince juste sur une bonne partie des comiques. J'aime rire ; j'adore ça, même. Mais un film qui annonce qu'il va me faire rire d'un bout à l'autre y parvient rarement. Et les comédies américaines sex-ado, ça me laisse totalement froide (par contre, un bon De Funès...)

    A.C. : Je dois dire que je te rejoins tout à fait sur Gattaca, un peu moins sur De Funès, mais bon, on n'est pas là pour parler cinéma... Je sais que tu es une jeune auteure qui a déjà publié quelques nouvelles. Peux-tu nous en parler un peu plus ?

    Voilà pour la première partie. Oui, je sais, c'est frustrant, mais Isa est quelqu'un de très loquace (qui s'en plaindrait ?) et j'ai été obligé de fragmenter l'entretien. Si cette entrée en matière vous a plu, en attendant demain pour la suite, n'hésitez surtout pas à aller faire un tour sur son blog...

    A demain !

    A.C. de Haenne


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